Pollution de l'air : une métropole chinoise recouverte d'un épais brouillard
Un épais brouillard de pollution paralyse depuis quelques jours une métropole du nord-est de la Chine, Harbin, exposant ses 11 millions d'habitants à de graves risques sanitaires. La ville a été contrainte de fermer ses écoles, son aéroport, ses usines et son réseau autoroutier. Face à ce problème de santé publique récurrent, le gouvernement chinois s'est engagé à réduire les niveaux de pollution atmosphérique d'ici 2017.
Dans l'agglomération chinoise d'Harbin, la visibilité des habitants n'excédait pas quelques mètres en raison de la forte densité du nuage de pollution qui s'abat sur la ville depuis quelques jours. Les concentrations en particules fines, les PM 2,5, jugées particulièrement nocives pour la santé, ont atteint 1.000 microgrammes par mètre cube, soit 100 fois le seuil recommandé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce pic survient alors que la métropole redémarre son système public de chauffage au charbon à l'approche de l'hiver, selon le quotidien chinois Beijing Times.
L'Organisation mondiale de la santé classait pour la première fois, le 17 octobre 2013, la pollution de l'air extérieur comme cancérogène pour l'homme. Selon des données récentes, 223.000 décès par cancer du poumon dans le monde étaient imputables à la pollution de l'air en 2010. Les pays très peuplés et en voie d'industrialisation rapide sont directement concernés. La pollution de l'air est "une des premières causes environnementales de décès par cancer", selon le Dr Kurt Straif, chef de la section des Monographies du CIRC.
Les particules fines en cause
Les particules fines en suspension (PM10 et PM2,5) ont plus d'effets sur la santé que tout autre polluant. Produites par la combustion du charbon, du pétrole, du gaz naturel, du bois, elles irritent et agressent l'appareil respiratoire.
Une forte exposition peut entraîner des affections respiratoires, des maladies cardiovasculaires et être à l'origine de cancers pulmonaires. Les personnes les plus fragilisées sont les enfants, les personnes âgées et les femmes enceintes.
Les femmes enceintes exposées aux polluants des gaz d'échappement automobile et des centrales à charbon ont un risque plus élevé d'avoir un enfant dont le poids à la naissance sera plus faible, selon une étude publiée dans la revue médicale américaine Environmental Health Perspectives, parue le 6 février 2013.
Les efforts du gouvernement chinois
La municipalité de Pékin, aussi confrontée régulièrement aux problèmes de pollution de l'air, a annoncé, jeudi 17 octobre 2013, son intention d'instaurer un système de circulation automobile alternée les jours où la qualité de l'air est particulièrement dégradée. Le gouvernement chinois souhaite par ailleurs réduire d'un quart au maximum les niveaux de pollution atmosphérique à Pékin et dans les villes du pays d'ici 2017.
La pollution de l'air a été responsable du décès prématuré d'1,2 million de personnes en 2010, selon l'organisation Health Effects Institute, dans un pays qui recense plus d'1,3 milliard d'habitants en 2012.
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