La pollution de l’air, première menace mondiale pour la santé humaine
La pollution atmosphérique serait l’une des plus grosses menaces pour la santé mondiale, devant le tabagisme ou la consommation d'alcool, en favorisant la survenue de cancers, de maladies pulmonaires et cardiaques.
La pollution atmosphérique présente un plus grand risque pour la santé mondiale que le tabagisme ou la consommation d'alcool. C'est ce qu'affirme une étude de l'Institut de politique énergétique de l'université de Chicago (EPIC) publiée mardi 29 août.
Selon ce rapport sur la qualité de l'air mondiale, la pollution aux particules fines, émises par les véhicules motorisés, l'industrie et les incendies, représente ainsi "la plus grande menace externe pour la santé publique" mondiale.
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2,3 années d'espérance de vie en moins
Plus précisément, la pollution aux particules fines augmente le risque de développement de maladies pulmonaires, cardiaques, d'AVC ou de cancers.
Un respect permanent du seuil d'exposition aux particules fines fixé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) permettrait d'augmenter l'espérance de vie mondiale de 2,3 ans, estime l'EPIC, sur la base de données collectées en 2021.
En comparaison, la consommation de tabac réduit en moyenne
l'espérance de vie mondiale de 2,2 ans, et la malnutrition infantile et
maternelle d'1,6 année.
Ainsi, les mégafeux qui ont ravagé le Canada dans l'été 2023 ont provoqué des pics de pollution au Québec et dans l'Ontario, et dans plusieurs régions de l'est des Etats-Unis.
Des efforts menacés par les feux de forêts
Aux Etats-Unis, le programme fédéral Clean Air Act a contribué à faire baisser la pollution atmosphérique de 64,9% depuis 1970, permettant à l'espérance de vie moyenne des Américains d'augmenter d'1,4 année.
En Europe, l'amélioration de la qualité de l'air au cours des dernières décennies a suivi la dynamique de celle observée aux Etats-Unis, mais de profondes disparités persistent entre l'est et l'ouest du continent.
Et tous ces efforts sont menacés entre autres par la multiplication des feux de forêt à travers le monde, causés par l'augmentation des températures et à la multiplication des épisodes de sècheresse, liés au changement climatique et qui provoquent des pics de pollution de l'air.
Asie et Afrique, les plus polluées
En Asie du Sud, région du monde la plus touchée par la pollution atmosphérique, les effets sur la santé publique sont très prononcés.
Selon les modélisations de l'EPIC, les habitants du Bangladesh, où le niveau moyen d'exposition aux particules fines est évalué à 74 μg/m3, pourraient gagner 6,8 ans d'espérance de vie si le seuil de pollution était abaissé à 5 μg/m3, le niveau recommandé par l'OMS. La capitale de l'Inde, New Delhi, fait quant à elle figure de "mégalopole la plus polluée du monde", avec un taux moyen annuel de 126,5 μg/m3.
Dans l'ensemble, les régions du monde les plus exposées
à la pollution de l'air - l'Asie et l'Afrique - sont celles qui reçoivent le moins de moyens pour
lutter contre ce risque, note le rapport.
En effet, si des dispositifs internationaux existent pour lutter contre le VIH, le paludisme ou la tuberculose, aucun équivalent n'existe pour la pollution atmosphérique. "Et pourtant, la pollution de l'air réduit davantage l'espérance de vie moyenne d'une personne en RDC (République démocratique du Congo) et au Cameroun que le VIH, le paludisme et autres", souligne le rapport.