Pourquoi SOS Médecins rejoint le mouvement de grève ?

Débordés, les médecins libéraux de SOS Médecins ont entamé le 29 décembre une grève de deux jours. Solidaires avec leurs confrères généralistes, qui débutent quant à eux leur seconde semaine de grève, l'association dénonce la généralisation du tiers payant.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Pourquoi SOS Médecins rejoint le mouvement de grève ?

La vague de contestation médicale ne cesse de s'étendre... Le 29 décembre 2014, l'association de médecins urgentistes libéraux SOS Médecins a débuté une grève de deux jours. Un mouvement entamé dans la foulée de celui des médecins libéraux, en grève depuis le 23 décembre. Ensemble, ils contestent notamment la généralisation du tiers payant dicté par le projet de loi santé de Marisol Touraine, "matériellement hyper compliqué" à mettre en place, selon le président de SOS Médecins, Dominique Ringard. Une surcharge administrative, qui alourdirait le temps de travail des médecins.

L'association dénonce aussi le pouvoir excessif des Agences Régionales de Santé (ARS), dont le poids s'intensifierait avec le projet de loi. Actuellement en Nord-Pas-de-Calais et en Lorraine "les directeurs d'ARS ont décidé qu'il n'y avait plus besoin de médecin libéral entre minuit et 08H00, et que les gens devaient se rendre aux Urgences. Donc pour un gamin qui a une otite à 02H00 du matin, il faudra aller attendre 4-5 heures aux Urgences", selon le président de SOS Médecins, interrogé par l'AFP. Cette politique locale engorgerait inutilement des services d'urgences déjà à bout de souffle.

Le réseau SOS Médecins réquisitionné

Depuis le début de la grève, l'association fait tampon pour pallier le manque de généralistes, qui comptent plus de 70% de grévistes. C'en est trop pour SOS Médecins, qui dénonce la réquisition à tout va de ses soignants. Depuis le 23 décembre près de 1.000 médecins ont été réquisitionnés par le ministère de la Santé, les obligeant par exemple à modifier leurs horaires de garde.

En parallèle, pour répondre à la demande de soins, 64 structures SOS Médecins ont été contraintes d'ouvrir jour et nuit. Mais les grévistes de SOS Médecins entendent bien réagir et ne pas être affaiblis par ce service minimum obligatoire... Si elle n'est pas reconduite, la grève prendra normalement fin le 31 décembre à 8h00, en même temps que celle des généralistes.

Des Urgences plutôt calmes ?

Face à l'ampleur du mouvement, les autorités restent sereines. Le 28 décembre, la Direction Générale de l'Offre de Soin (DGOS) annonçait que "la continuité et la permanence des soins (seraient) assurées en cette période de fêtes". Selon leurs observations en région, il n'y aurait aucune difficulté de prise en charge aux Urgences, précisant même que "les taux de fréquentation des services d'accueil des urgences sont stables par rapport à ce qui a été observé pendant la même période les précédentes années." Une affirmation fausse, selon SOS Médecins, qui a déclaré que dans certaines villes, comme Beauvais, les Urgences étaient totalement engorgées.

Malgré la généralisation de la fronde, la ministre de la Santé reste sourde aux doléances des médecins... Le 27 décembre, Marisol Touraine a d'ailleurs affirmé qu'elle ne reviendrait pas sur son projet de loi, tout en invitant les différents syndicats à se réunir pour simplifier ensemble les modalités de mise en place du tiers payant. En permettant aux personnes les plus modestes de ne pas avancer leur frais de consultations, la ministre entend mettre en place "une mesure de justice sociale".

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