Recherche : un cerveau in vitro pour tester de nouvelles molécules

Il y a encore quelques années, réparer nos organes malades grâce à des cellules souches relevait de la science-fiction. Mais aujourd'hui, la recherche avance et cette piste thérapeutique est désormais envisagée. Un espoir suscité par les découvertes du prix Nobel de médecine 2012, le Pr Yamanaka. Ce scientifique japonais est parvenu à remonter le temps grâce à ses travaux sur les cellules IPS, des cellules souches pluripotentes induites. Inspirés par cette découverte, des chercheurs genevois ont monté une start-up afin de créer des "micro cerveaux".

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Des cellules souches pour créer de micro-cerveaux
Des cellules souches pour créer de micro-cerveaux

Créer une machine à penser, le défi serait-il devenu possible ? On en est encore loin mais dans un laboratoire de l'université de Genève, il se passe bien des choses. Tout commence avec la fabrication de cellules du cerveau semblables à de petites boules qui petit à petit vont créer du tissu neural.

Aussi gros qu'un confetti, ce micro tissu humain aurait la capacité de mimer les caractéristiques de notre cerveau. Et pour le prouver, les scientifiques effectuent une batterie de tests. Une des étapes consiste notamment à s'assurer de l'activité électrique du tissu.

Capable de vivre plusieurs mois, le modèle humain in vitro devrait permettre à terme d'analyser l'effet de milliers de molécules toxiques sur notre système nerveux central comme par exemple le méthylmercure, un polluant dont les dangers sur le développement du cerveau sont connus.

Tester de futurs médicaments

Un autre objectif est de travailler avec l'industrie pharmaceutique. Des candidats médicaments destinés à lutter contre des maladies du système nerveux central pourraient ainsi être testés sur le micro tissu afin d'en déterminer leur efficacité.

La mise en place d'un tel système de recherche réduirait considérablement la phase pré-clinique nécessaire avant la mise sur le marché d'une nouvelle molécule. Elle limiterait aussi les essais sur les animaux. "Nous proposons un système basé sur un modèle in vitro humain qui permet dès les premières phases, dès les premières années de développement de disposer d'un test qui permet d'avoir des informations sur une toxicité ou une efficacité de médicaments", explique Mathurin Baquié directeur de la start-up Neurix. "Nous n'avons donc pas besoin d'attendre 15 ans pour avoir cette information mais dans les premières années après le développement de la molécule, on a une pertinence ou non du développement de ce produit".

Si ce modèle humain en trois dimensions ne représente qu'une infime partie de notre cerveau, l'enjeu est de taille. Dans les années à venir, les chercheurs espèrent amener ce micro tissu à un stade plus mature et peut-être tester des molécules destinées à lutter contre les maladies d'Alzheimer ou de Parkinson.

Etude de référence : "Development of human nervous tissue upon differentiation of embryonic stem cells in three-dimensional culture", Stem Cells. 2009 Mar;27(3):509-20. doi: 10.1634/stemcells.2008-0600.

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