Un anneau vaginal pour se protéger du sida, testé en Afrique
Les femmes sont largement plus touchées que les hommes par le sida dans le monde et sont les plus vulnérables au virus, ont déploré des experts lors de la 19e Conférence internationale sur l'épidémie, appelant à des actions audacieuses pour y remédier. Dans ce sens, un nouveau dispositif vaginal pour protéger les femmes du sida va être testé en Afrique, a annoncé à Washington le Dr Carl Dieffenbach, du National Institutes of Health (NIH).
Sous la forme d'un anneau en silicone imprégné d'un médicament contre le sida, ce dispositif devrait entraver la transmission du virus aux femmes lorsque leur partenaire n'utilise pas de préservatif. Efficace durant un mois, l'anneau libérera progressivement un anti-VIH appelé dapivirine.
Lors d'une étude préliminaire, ce nouveau moyen de protection avait montré qu'il était efficace et moins contraignant que les gels vaginaux précédemment développés. De plus, les résultats avaient montrés moins d'effets secondaires qu'avec un traitement préventif par voie orale. Les tests sur les animaux avaient quant à eux établi qu'il n'y avait pas d'effet sur le fœtus si une grossesse était déclarée en présence de l'anneau.
Le National Institutes of Health (NIH) va maintenant étendre ses recherches en testant l'anneau sur 3 500 femmes au Malawi, en Afrique du Sud, en Ouganda, en Zambie et au Zimbabwe. Elles seront réparties en deux groupes, l'un recevant un dispositif actif et l'autre un placebo. Selon le NIH, le but est de monter une efficacité d'au moins 60 %.
Un tel outil serait une avancée importante dans la lutte contre le sida, car d'après des données communiquées lors de la Conférence internationale de lutte contre le sida, les femmes seraient plus vulnérables face au virus que les hommes. Les experts estiment que lors d'un rapport hétérosexuel non protégé, les femmes ont un plus grand risque d'être infectées par le VIH que les hommes.
Selon l'ONUSIDA, 63 % des jeunes de 15 à 24 ans vivant avec le VIH dans le monde sont des femmes, deux fois plus que les hommes du même âge. 1,2 million de femmes et de jeunes filles ont été infectées en 2011, en majorité dans les pays en développement. "Nous ne pouvons même pas commencer à parler de mettre fin au sida alors qu'une aussi grande partie de l'impact de l'épidémie de VIH-sida continue à affecter aussi lourdement les femmes", a estimé mercredi le Dr Diane Havlir, professeur de médecine à l'Université de Californie à San Francisco, coprésidente de la conférence de Washington.
Les chercheurs espèrent réunir assez de preuves de son efficacité pour commercialiser cet anneau dès 2015. Parallèlement, ils continuent leur travail afin d'ajouter plusieurs médicaments anti-VIH à leur dispositif, et à terme y ajouter un moyen de contraception. Actuellement, l'infection par le VIH est la principale cause de mortalité chez les femmes en âge de procréer.
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