AIDS 2012 : oeuvrer mondialement pour mettre fin à la pandémie
La 19ème Conférence internationale contre le sida se tient du 22 au 27 juillet 2012, à Washington. Elle regroupe 25 000 participants de 190 pays différents dans le but de décider quelle ligne directrice doit prendre la lutte contre cette pandémie qui a fait déjà 30 millions de mort en 30 ans. 34 millions de personnes vivaient avec le VIH en 2010, selon l'OMS.
Pour les associations, ces conférences sont l'occasion de remettre le sida sur la scène publique, afin de ne pas oublier que cette maladie tue toujours. Selon l'association AIDES, l'essentiel est d'échanger avec des scientifiques, des malades et des politiques, pour faire le point sur les avancées scientifiques.
C'est la première fois en 22 ans que cette conférence se déroule aux Etats-Unis, pays qui de 1990 à 2009 avait interdit l'entrée des séropositifs sur le territoire américain. A ce propos, des dirigeants de multinationales ont profité de l'ouverture de la conférence pour lancer un appel aux 46 pays qui imposent encore des restrictions de voyages aux séropositifs, afin qu'ils lèvent ces mesures.
Des attentes financières
Les progrès scientifiques accomplis vont dans le sens de la guérison, mais pour cela la mobilisation de ressources financières est nécessaire, non seulement pour permettre l'accès au traitement dans les zones les plus touchées par le VIH, mais aussi pour que la recherche puisse continuer. La conférence de Washington a donc pour but d'augmenter la mobilisation, surtout des politiques, pour élargir l'accès au traitement.
Selon Tony Fortin, attaché de presse de l'association AIDES, "il faut plus de moyens, pour que le nombre de personnes traitées augmente aussi vite que le nombre de nouvelles contaminations. Il faut développer un accès universel au traitement." Un des objectifs de la conférence de Washington sera de faire pression sur les politiques, afin qu'une aide financière pérenne soit mise en place.
Des attentes politiques
Dans de nombreux pays, la législation criminalise les populations exposées au VIH en fonction de leur genre, de leur orientation sexuelle ou de leurs pratiques en matière de drogues. Ces pénalisations ont pour conséquence de marginaliser ces populations et les séropositifs qui en font partie. Ceux-ci n'ont donc pas d'accès au traitement, ne disposent d'aucune prise en charge médicale et risquent de transmettre à nouveau le virus.
"Il faut abolir ces pénalisations qui empêchent l'accès aux traitements, pour protéger les séropositifs et éviter la propagation du virus dans ces populations exposées", explique Tony Fortin.
Une conférence particulière
Cette année, la conférence se déroule dans une atmosphère d'espoir, puisqu'on parle de plus en plus de la fin de l'épidémie. Pour le moment cette perspective n'est que théorique. "Cela de veut pas dire qu'on y est", rappelle Tony Fortin.
Selon l'ONUSIDA, 8 millions de personnes contaminées dans les pays pauvres prenaient un traitement à base d'antirétroviraux en 2011. C'est un chiffre record qui marque des progrès importants dans la lutte contre la transmission du virus. Mais cela ne représente que 54 % des 15 millions de personnes qui en auraient besoin.
Selon l'association AIDES, pour parvenir à l’accès universel au traitement et à la prévention, il faudrait investir 22 milliards de dollars par an, mais en 2011, les ressources ne s'élevaient qu'à 16,6 milliards de dollars par an.
D'ores et déjà, Jim Yong Kim, le nouveau président de la Banque mondiale, a annoncé qu'il s'engageait à ce que la Banque mondiale "travaille sans répit" pour lutter contre le sida dans le monde, selon des propos recueillis par l'AFP.
En savoir plus
- Association AIDES
- ONUSIDA
- Elysée.fr
Le message d'engagement de François Hollande lors de la Conférence internationale contre le sida.