Elle mange trop de wasabi et fait un tako-tsubo !
Une sexagénaire a confondu guacamole et wasabi, et en a mangé une cuiller entière. Elle s’est rendue à l’hôpital, où on lui a diagnostiqué un "syndrome du cœur brisé".
C’est une drôle d’histoire qu’a relatée le BMJ Case Reports dans son dernier numéro. Une Israélienne de 60 ans, invitée à un mariage, a englouti une cuiller à café de guacamole. Du moins, c’est ce qu’elle pensait… Cette pâte verte était en fait du wasabi, une sauce japonaise traditionnellement mangée avec les sushis et bien plus forte que la moutarde.
Une pression dans la poitrine puis dans les bras
Quelques minutes après avoir englouti son wasabi, la sexagénaire ressent une pression dans la poitrine, qui s’étend progressivement à ses bras. Cela dure plusieurs heures, mais elle décide de rester au mariage, sentant que la douleur s’estompe. Le lendemain, elle se rend à l’hôpital.
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Une radio révèle alors une "dysfonction modérée du ventricule gauche". Un électrocardiogramme montre ensuite des irrégularités dans son rythme cardiaque. Des tests supplémentaires révèlent enfin un niveau anormalement élevé de troponine, une protéine qui, présente en trop grandes quantités, peut endommager le cœur. La patiente souffre en fait d’une coronaropathie non obstructive, avec des fonctions du ventricule gauche réduites. Tous ces symptômes sont ceux du tako-tsubo.
Le tako-tsubo, c’est quoi ?
On l’appelle aussi le "syndrome du cœur brisé". Sous l’influence d’un stress important, de grandes quantités d’hormones (dont l’adrénaline) sont libérées dans le sang et sidèrent le cœur. Par extension, le tako-tsubo peut concerner toute réaction à un événement physique ou émotionnel intense, comme le décès d’un proche, une rupture de contrat, une immense joie…
On en meurt rarement, mais l’hospitalisation en soins intensifs est préconisée. On constate les symptômes d’un infarctus, mais sans que le muscle cardiaque ne subisse de dommages. Le cœur se rétablit assez rapidement, contrairement à un infarctus, où la convalescence dure plusieurs mois.
Le premier cas de takotsubo de cause alimentaire
En ce qui concerne leur patiente, les auteurs de l’article affirment que c’est le premier cas de takotsubo de cause alimentaire, autre que ceux causés par une anaphylaxie. Ils pensent que le wasabi a déclenché un excès de catécholamines, des hormones libérées en période de stress. L’aliment peut également avoir entraîné "une hyperactivité du système nerveux".
La patiente a récupéré en un mois. Mais on ne saurait être trop prudents : si vous voyez un bol de pâte verte dans un bol, réfléchissez-y à deux fois avant d’en manger à la cuiller !