Apprendre à manger équilibré à l'école

Un enfant sur six est en surpoids ou obèse en France aujourd'hui, mais après une forte hausse entre les années 80 et 2000, les chiffres sont en passe de se stabiliser. Seule exception : les catégories sociales défavorisées, particulièrement touchées par l'obésité infantile. Pour lutter contre les inégalités sociales, certaines villes ont pris des initiatives. À Saint-Denis, en région parisienne, des ateliers d'éducation nutritionnelle sont organisés pour les élèves de sixième.

La rédaction d'Allo Docteurs
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L'objectif des ateliers d'éducation nutritionnelle organisés pour les élèves de sixième est de leur apprendre notamment à composer de façon équilibrée leur petit-déjeuner. L'éducation nutritionnelle figure dans les programmes scolaires. En théorie, les élèves ont donc des connaissances de base en nutrition. Mais la ville de Saint-Denis soutenue par l'Agence régionale de santé a décidé d'aller plus loin. Une diététicienne et une infirmière interviennent au collège pour aider les jeunes à changer leurs mauvaises habitudes alimentaires.

"Il y a un déséquilibre qui peut être quantitatif et il y a également un déséquilibre qualitatif. Il va manquer certains groupes d'aliments ou alors des groupes d'aliments vont être valorisés notamment le gras et le sucre", explique Linda William, diététicienne. L'absence de petit-déjeuner par exemple entraîne une baisse d'attention dans la matinée et une tendance au grignotage toute la journée. Le rôle de la diététicienne est donc de faire comprendre aux élèves pourquoi une alimentation déstructurée peut retentir sur leur santé.

En Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre de France, l'obésité chez les jeunes est nettement supérieure à la moyenne. En 2014, 35% des élèves de sixième sont en surpoids ou obèses contre 18% pour l'ensemble des jeunes Français. Plus inquiétant, ces chiffres sont à la hausse à contre-courant de la tendance nationale. "Nous ne sommes pas tous égaux face à la nutrition", affirme le Pr Serge Hercberg, président du programme national nutrition santé, "c'est un marqueur social. Dans le domaine de la nutrition, il existe de grandes inégalités sociales de santé. Les cadres mangent par exemple 50% plus de fruits et légumes que les ouvriers, ou mangent 30% plus de poissons que les ouvriers. Bien manger coûte plus cher". Le manque de moyens, des conditions de vie difficiles, des familles éclatées... Plusieurs facteurs expliquent les liens entre précarité et surpoids.

L'éducation nutritionnelle peut changer ce déterminisme social. C'est la raison pour laquelle au collège Fabien de Saint-Denis on envisage d'élargir aux autres classes les ateliers pour apprendre à bien s'alimenter.

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