Alzheimer : une nouvelle piste de recherche

La recherche progresse dans la compréhension des mécanismes de la maladie d'Alzheimer. La découverte d’anomalies immunitaires au niveau du cerveau, apporte des pistes de traitements.

Géraldine Zamansky
Rédigé le , mis à jour le
Alzheimer : une nouvelle piste de recherche
Alzheimer : une nouvelle piste de recherche  —  Le Mag de la Santé - France 5

Un des premiers processus identifiés dans la maladie d’Alzheimer, est l’apparition de plaques formées par des protéines dans différentes zones du cerveau des patients.

Elles jouent non seulement un rôle direct dans le développement des symptômes, mais aussi à cause des réactions qu’elles provoquent au niveau du système immunitaire.  

Stopper le processus inflammatoire

"Des études d'imagerie chez les patients ont permis de mettre en évidence un lien entre une forte progression d'une réaction immunitaire inflammatoire dans le cerveau et une progression plus rapide de la maladie chez certains patients. Ce type de réactions immunitaires inflammatoires également observées dans des modèles d'animaux malades permet d'étudier en détail le rôle de ces réactions dans la progression de la maladie, dans le cadre d'études extrêmement bien encadrées sur le plan réglementaire bien évidemment", explique le Dr Guillaume Dorothée, directeur de recherche Inserm, centre de recherche Saint-Antoine.  

Tout commence par l’accumulation de protéines qui créent ces sortes de plaques blanches autour des neurones. Des cellules immunitaires du cerveau essayent alors de s’y attaquer.

Au bout d’un certain temps, elles semblent s’emballer et créer au contraire un processus inflammatoire toxique. Ce processus a été décrypté et stoppé par cette équipe.

Un traitement de stimulation immunitaire

Pour réorienter ces cellules afin de maintenir une activité bénéfique et empêcher la perte de mémoire chez les animaux, il faut réaliser régulièrement des injections du traitement. C’est une interleukine, une molécule naturellement produite par l’organisme pour stimuler des cellules immunitaires régulatrices. Elle sert déjà de traitement contre des inflammations chroniques par exemple. 
  
"Ce traitement de stimulation immunitaire très ciblée est déjà utilisé dans différentes pathologies qui n'ont rien à voir avec la maladie Alzheimer, mais il y a une bonne tolérance de ce type de traitement. On peut envisager dès maintenant un premier essai pilote, chez l'homme, pour évaluer l'efficacité de ce type de traitement", confie le Dr Guillaume Dorothée.
 
Tous les tests de sécurité ayant été déjà réalisés pour ce traitement, l’essai clinique avec des patients pourrait démarrer dans les prochains mois.