Alimentation industrielle : peut mieux faire !
Encore trop de gras, de sel et de sucres ! Les efforts de l'industrie agroalimentaire pour réduire ces apports excessifs s'avèrent encore insuffisants pour respecter les préconisations sanitaires, selon l'étude de l'Observatoire de la qualité de l'alimentation (Oqali), publiée mardi 4 décembre 2012.
Au cours des cinq dernières années, les apports journaliers en sucres ont baissé de 0,4% pour les hommes et les femmes et la part des lipides (graisses) a été réduite de 0,4% pour les hommes et de 0,3% pour les femmes, selon une évaluation basée sur les produits proposés par l'industrie agroalimentaire aux consommateurs français.
Toutefois, l'étude a mesuré l'impact de la reformulation des recettes de certains produits de l'agroalimentaire, et montre que les progrès restent très insuffisants par rapport aux objectifs du Programme national nutrition santé (PNNS 2).
Les gains sont plus importants sur les produits frais laitiers et les boissons fraîches sans alcool pour le sucre et sur les charcuteries pour le gras, selon les résultats de ces évaluations transmis par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) qui pilote les travaux de l'Oqali avec l'Institut national de recherches agronomiques (Inra).
Les apports en sel ont baissé de 1,1% pour les hommes et de 0,9% pour les femmes, soit une réalisation de "3 à 5%" des objectifs du PNNS 2 pour les hommes et de 14% pour les femmes.
Le PNNS 2 adopté en juin 2012 préconise de contenir la dose quotidienne de sel sous les 8 grammes/jour.
Pour les sucres, la reformulation des produits permet de réaliser 1,6% des objectifs du Plan (hommes et femmes) et pour les graisses, cette contribution au PNNS 2 atteint 28% chez les hommes et 5% pour les femmes.
Entre 2008 et 2012, trente entreprises de l'industrie agroalimentaire ont adopté des chartes d'engagements promettant de revoir ses recettes pour améliorer la situation nutritionnelle des populations les plus exposées aux excès et déficits alimentaires.
Huit nutriments étaient ciblés : sodium, sucres, lipides, vitamine D, acides gras saturés, acides gras trans, fibres et calcium.
L'Oqali précise cependant que beaucoup d'autres produits de grande consommation ont également été reformulés sans faire l'objet d'une charte d'engagement. Ils ne figurent donc pas dans l'étude qui, souligne l'Oqali, ne présente qu'une "fourchette basse de l'impact réel" des efforts engagés par l'industrie.
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