Assurance maladie : 10 milliards d'euros d'économies d'ici 2017

Prix des médicaments, gestion des hôpitaux, chasse aux actes inutiles : la ministre de la Santé et des Affaires sociales détaille au quotidien Les Echos son plan pour économiser dix milliards d'euros d'ici 2017 sur l'Assurance maladie, tout en se défendant d'instaurer un système de santé "low-cost".

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Dans le cadre de son programme de stabilité qui prévoit 50 milliards d'économies d'ici 2017, le gouvernement a annoncé que les dépenses de santé ne devaient pas progresser de plus de 2% par an en moyenne entre 2015 et 2017, soit le niveau le plus bas depuis 1997. Dont, 10 milliards d'euros d'économies sont attendues dans les caisses de l'Assurance maladie.

"C'est un effort sans précédent", souligne Marisol Touraine, ministre de la Santé et des Affaires sociales, dans Les Echos. Le plan d'économie "se déclinera en quatre grands axes" :

  • 3,5 milliards d'euros pour les médicaments
    La ministre de la Santé et des Affaires sociales affirme que les Français "consomment trop de médicaments de marque et trop de médicaments chers". Marisol Touraine prévoit de baisser les prix des médicaments et de favoriser les génériques. Pour rassurer les Français sur les génériques, la ministre se dit "favorable à une campagne d'information", alors que la France est en retard dans ce domaine. Le gouvernement souhaite que les génériques représentent un quart du marché français en 2017. Initialement, le budget de la Sécurité sociale pour 2014 prévoyait déjà un effort à hauteur d'un milliard d'euros sur ce poste, au grand dam de l'industrie pharmaceutique.

  • 2 milliards d'euros pour la gestion des hôpitaux
    "Les hôpitaux devront en particulier mieux gérer et mutualiser leurs achats". "Il n'est pas normal que deux établissements distants de seulement quelques kilomètres aient deux systèmes informatiques différents ou aient recours à deux blanchisseries", explique-t-elle. "Des mesures seront aussi prises pour résorber le recours excessif aux médecins intérimaires, qui coûtent trop cher aux établissements publics", affirme Mme Touraine.
     
  • 2,5 milliards d'euros pour chasser les actes inutiles
    Ce sont 2,5 milliards d'euros d'économies qui seront attendus en évitant "les actes inutiles ou redondants et la consommation de médicaments inadaptée". Ainsi, "il n'est pas rare que des radios ou des analyse médicales soient faites deux fois. Des mesures seront prises pour y remédier", assure la ministre. Des listes de médicaments recommandés pour chaque spécialité seront aussi mises en place "pour faciliter la qualité de la prescription".
     
  • 1,5 milliards d'euros pour la coopération ville-hôpital et les interventions en ambulatoire
    Les interventions qui permettent au patient de sortir le jour même de l'hôpital seront développées : "1,5 milliards pourra être économisé sur trois ans dans ce domaine dont près de 1 milliard pour la chirurgie ambulatoire", estime Mme Touraine. Une opération sur deux devra être pratiquée en ambulatoire en 2016. Au total, ces mesures devraient rapporter 9,5 milliards d'euros d'économie d'ici 2017 pour la sécurité sociale. "Pour parvenir à 10 milliards, le gouvernement prendra enfin des mesures contre la fraude", dit-elle. Toutes les économies impliquent une plus grande maîtrise des dépenses de santé, qui augmentent naturellement, notamment en raison du vieillissement de la population.

    En 2013, une économie de 1,4 milliard a été réalisée. "Les réformes que j'engage n'aboutiront pas à un système de santé low cost mais, au contraire, à préserver l'excellence de notre modèle, son excellence médicale mais aussi son excellence sociale", assure Mme Touraine. Elle affirme que "les patients ne seront ni moins bien soignés ni moins bien remboursés", répétant qu'il n'y aurait "ni déremboursements ni nouvelles franchises".