Canada : un hôpital tombe sur un os

Sylvie Alain, 59 ans, se souviendra longtemps de son opération à l'hôpital Notre-Dame à Montréal. Des employés ont en effet débranché par inadvertance un congélateur où était conservé un os de son crâne, devenu inutilisable alors qu'il devait être réimplanté.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Le directeur général de l'AP-HP a reconnu que le harcèlement sexuel était "un problème à l'hôpital".
Le directeur général de l'AP-HP a reconnu que le harcèlement sexuel était "un problème à l'hôpital".

Le 14 mai 2014, Sylvie Alain, une quinquagénaire de la région de Lanaudière au Québec, est victime d'un accident vasculaire cérébral (AVC) pour lequel elle doit être opérée en urgence à l'hôpital Notre-Dame à Montréal.

Les médecins chargés de l'opération chirurgicale, craignant qu'un hématome vienne exercer une pression sur le cerveau, décident de retirer temporairement un os du crâne de la patiente pour le réimplanter ultérieurement.

Mais deux jours après l'entrée aux urgences de Mme Alain, sa fille reçoit un appel de l'hôpital l'informant que l'os crânien de sa mère, conservé dans un congélateur, n'est plus utilisable. En effet, des employés d'entretien ont par mégarde débranché le congélateur.

Les médecins n'ont pu constater que le lendemain l'étendue des dégâts, et les microbiologistes ont jugé que les spécimens étaient non utilisables. Car décongelé, l'os présenterait un risque d'infection une fois réintroduit dans la boîte cranienne. Sylvie Alain résume la situation ainsi : "On lui a dit qu'il y avait un problème avec mon os, que le congélateur était dégelé et que mon os était perdu".

La fille de la patiente déplore qu'il n'y ait pas eu de système pour prévenir le personnel hospitalier du dysfonctionnement et de l'arrêt du congélateur.

Pour la patiente reste une question angoissante : comment faire pour remplacer l'os perdu ?

Il semble que personne à l'hôpital Notre-Dame n'ait su donner de réponse. Sylvie Alain, déjà affaiblie à cause de son AVC - perte de l'équilibre et d'une partie de la vision - doit être opérée de nouveau dans les prochaines semaines, et elle ne cache pas son inquiétude : "la peur m'a prise parce que je me dis si je reste comme ça... S'il me fait ça en acrylique, ça, c'est vraiment un corps étranger (...) ce n'est pas un morceau de viande qu'ils ont perdu, là. C'est un morceau de mon corps".

Habituellement les os du crâne peuvent être remplacés en utilisant une plaque en titane ou un ciment acrylique.

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