Devenir père à 45 ans, gage de longévité pour bébé ?
Les pères, âgés de 40 à 50 ans, conçoivent des enfants qui vivent plus longtemps que les jeunes papas. C'est ce que présente une étude publiée le 11 juin 2012, dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).
Le secret de la durée de vie résiderait dans la longueur des télomères. Ils représentent la région située à l'extrémité des chromosomes. Ils sont un indicateur de l'âge car ils s'usent à chaque division cellulaire. Les télomères deviennent de plus en plus courts et lorsqu'ils disparaissent complètement, la cellule programme sa propre destruction. Ainsi, on peut penser que des télomères plus longs contribueraient à une durée de vie plus longue des cellules.
Des chercheurs de l'université de Northwestern, aux Etats-Unis, ont montré qu'un enfant avait une meilleure espérance de vie si son père était âgé de 40 à 50 ans au moment de sa conception. L'étude réalisée sur 1 779 jeunes adultes Philippins, sur une période de 30 ans, a montré que les télomères mesurés dans des échantillons de sang étaient plus longs chez les sujets dont le père était plus vieux lors de la fécondation. L'étude a également montré qu'un âge avancé du grand père paternel lors de la conception du père était un facteur de longévité des télomères, et donc pour la vie, de ses petits enfants.
L'équipe du Dr Dan Eisenberg, anthropologue à l'université de Northwestern, a montré que les hommes entre 40 et 50 ans avaient des télomères plus long dans les spermatozoïdes, alors que dans les autres cellules de l'organisme, ils sont de plus en plus courts. Les chercheurs n'ont pas trouvé la cause précise de la grande taille des télomères dans les spermatozoïdes, mais l'hypothèse la plus sérieuse repose sur une enzyme : la télomérase. Elle a une action protectrice pour les chromosomes lors des divisions cellulaires et semble avoir une activité élevée dans les testicules.
Cependant il ne s'agit pas d'inciter les gens à concevoir leurs enfants à un âge trop avancé. De nombreuses études antérieures montre en effet que concevoir un enfant trop vieux augmente les risques d'être porteur de mutations génétiques et de malformations congénitales.
Source : "Delayed paternal age of reproduction in humans is associated with longer telomeres across two generations of descendants", 11 juin 2012, Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS). Doi:10.1073/pnas.1202092109
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