Drame de la maternité de Port-Royal : première enquête et nouvelle plainte
Alors qu'une nouvelle plainte pour "homicide involontaire" doit être déposée par une jeune femme, dont le bébé est mort in utero à la maternité de Port-Royal à Paris en 2011, la première enquête rapide réalisée par l'AP-HP n'a constaté aucun dysfonctionnement apparent concernant la prise en charge d'une patiente dont le fœtus est mort in utero dans la nuit du jeudi 31 janvier 2013.
L'avocate d'une jeune femme, dont le bébé était mort in utero à la maternité de Port-Royal à Paris en 2011, a annoncé lundi à l'AFP le dépôt "dans les jours qui viennent" d'une nouvelle plainte pour "homicide involontaire".
Cette annonce intervient au lendemain de l'ouverture d'une triple enquête (médicale, administrative et judiciaire) sur la mort in utero d'un bébé, à terme, il y a quelques jours dans cette maternité. Décès imputé par les parents à la saturation de l'établissement. Elle était déjà venue le mardi précédent et dans la journée de jeudi "pour examen et déclenchement de l'accouchement". Or, après l'examen médical, "il lui avait été dit qu'elle pouvait retourner à son domicile", selon l'AP-HP. Les syndicats ont critiqué le manque d'effectifs et les conditions de travail dans les maternités de l'AP-HP.
L'autopsie du bébé pourrait avoir lieu ce mardi 5 février 2013, selon une source judiciaire.
Pas de dysfonctionnements apparents
Selon une première enquête rapide, l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a affirmé lundi soir qu'il n'y a pas eu de dysfonctionnements apparents à propos du drame de la maternité de Port-Royal : les effectifs et les lits étaient en nombre suffisant, et la prise en charge de la patiente n'était pas médicalement justifiée.
"L'examen de l’organisation de la maternité de Port-Royal au cours de cette période permet de dire que les effectifs soignants, médicaux et paramédicaux, étaient au complet et que la disponibilité des lits et des salles permettait de recevoir les urgences", a indiqué l'AP-HP dans son communiqué.
Sur la décision de renvoyer chez elle la patiente, le groupe hospitalier est également affirmatif : "L'examen médical de cette patiente n'a pas conduit à la décision de la prendre en charge en urgence".
Pour le groupe hospitalier, il n'y a pas eu d'erreur selon cette première enquête rapidement menée.
Mais des zones d'ombre
Une enquête administrative et médicale "exceptionnelle" va cependant être menée par une équipe de médecins et de sages-femmes, dirigée par le professeur Bruno Carbonne, président du Collège national des gynécologues-obstétriciens pour examiner notamment si la décision médicale de renvoyer chez elle la parturiente était justifiée. Les conclusions de leurs investigations seront rendues début mars 2013.
Parallèlement, une enquête préliminaire a été ouverte par le Parquet de Paris sur cette affaire qui pose notamment le problème de l'engorgement de certaines maternités, dont celles de "niveau 3", les plus équipées pour faire face aux risques des accouchements difficiles mais qui manquent de personnels, de sages-femmes principalement, selon différentes organisations professionnelles.
Le professeur René Frydman, "père" du premier bébé éprouvette en France, a dénoncé lundi 4 février 2013, sur Europe 1, une "rentabilité à outrance" et une "absence d'humanité".
Selon le Collège national des sages-femmes (CNSF), les grandes structures doivent disposer de davantage de sages-femmes alors que les dernières diplômées commencent à pointer au chômage.
De leur côté, les syndicats de Port-Royal ont dénoncé la fermeture de 19 lits dans cette maternité récemment modernisée et qui a déjà accueilli 5.500 naissances en un an alors que, selon eux, le nombre de sages-femmes y est inférieur à 60.
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