Fétichisme des sous-vêtements : le cerveau mis en cause
En volant de la lingerie, un patient japonais a contribué à une meilleure compréhension du fétichisme, qui fait partie des perversions sexuelles. Cette excitation sexuelle provoquée par des objets inanimés, comme les sous-vêtements, les bas, les chaussures de femme,... s'expliquerait peut-être par un fonctionnement anormal du lobe frontal du cerveau.
Différentes hypothèses ont été formulées pour expliquer les comportements atypiques fétichistes, peut-être liés à la biologie, à l'enfance, au conditionnement,... Rien n'est affirmé, mais de nombreux travaux en cours cherchent une anomalie du fonctionnement du cerveau.
Ainsi une relation entre une partie du cerveau, le lobe temporal, et le fétichisme avait-elle été évoquée et des psychiatres japonais ont souhaité approfondir cette théorie, grâce à un jeune homme de 24 ans, arrêté pour le vol de sous-vêtements. Depuis ses 11 ans, il s'était emparé illégalement de lingerie féminine à plusieurs reprises, alors que d'après les médecins, il ne présentait aucun intérêt pour les sous-vêtements de sa mère, sa sœur et sa petite amie.
Envoyé à l'hôpital pour une évaluation neuropsychiatrique, le fétichiste fut soumis à une imagerie cérébrale, une "tomographie d'émission monophotonique". Surprise pour les psychiatres : le débit sanguin était diminué dans certaines parties du cerveau, les lobes temporaux et occipitaux ! Aucune autre pathologie neurologique ne pouvant expliquer le comportement licencieux, les médecins ont porté le diagnostic de fétichisme et ont traité leur nouveau patient avec succès par thérapie comportementale.
Ils recommandent désormais d'examiner la fonction cérébrale dans les cas similaires, avant et après traitement.
Etude source : Underwear fetichism induced by bilaterally decreased cerebral blood flow in the temporo-occipital lobe. Koji Masuda. BMJ Case Reports 2014; doi:10.1136/bcr-2014-206019
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Le fétichisme fait partie des paraphilies ou perversions sexuelles, au même titre que l'exhibitionnisme, le voyeurisme, le sado-masochisme, la pédophilie ou encore la zoophilie.
D'après le DSM, la classification des affections psychiatriques, une paraphilie est "un fantasme ou un comportement sexuel récidivant et sexuellement excitant, survenant depuis au moins six mois, qui a un retentissement gênant pour le sujet ou pour la société, voire pour l'entourage".