Fukushima : les enfants en première ligne
Il y a trois ans, le 11 mars 2011, le Japon subissait un terrible séisme, un tsunami et un accident nucléaire qui ont fait quelque 20.000 morts. Une catastrophe qui continue à peser lourdement sur l'avenir des habitants de la région. Aujourd'hui, c'est la santé des enfants de Fukushima qui inquiète le plus. On sait que chez les plus jeunes, la thyroïde est particulièrement sensible aux radiations. De nombreux cas de cancers ont déjà été détectés.
Trois ans après la catastrophe nucléaire, la radioactivité est loin d'avoir disparu dans la région de Fukushima. Et la vie se déroule désormais sous l'œil des détecteurs. Le gouvernement, lui, affirme qu'il n'y a aucun risque sanitaire pour la population.
Pourtant les cas de cancer de la thyroïde chez l'enfant se multiplient. De nombreuses familles viennent passer des tests dans des établissements indépendants. D'après la dernière étude publiée en février 2014 par l'université médicale de Fukushima, 75 cas de cancer de la thyroïde ont déjà été diagnostiqués chez des enfants de la région.
L'université médicale de Fukushima qui supervise toutes les études officielles a refusé de répondre à nos questions. Mais les habitants eux aussi sont confrontés au silence des autorités et tentent de se protéger seuls. Face à la menace permanente des radiations, les mères de famille tentent de protéger leurs enfants comme elles peuvent en faisant venir des fruits et légumes d'autres régions ou envoyant leurs enfants ailleurs durant le week-end ou pendant les vacances.
Armés de détecteurs, certains habitants traquent l'ennemi invisible dans les villes en particulier dans les jardins d'enfants, relevant parfois des niveaux de radiation plus élevés que ceux indiqués sur les panneaux officiels.
Mais les mères de Fukushima auront de plus en plus de mal à protéger leurs enfants. Le gouvernement favorise déjà la réintroduction des produits locaux dans les cantines scolaires et encourage le retour des évacués dans la région.
À Tchernobyl, il a fallu attendre 20 ans pour établir un bilan sanitaire précis. Aujourd'hui, nul ne sait encore combien d'enfants de Fukushima devront payer le prix de l'accident nucléaire.
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