Grossesse : le poids des inégalités sociales
Les inégalités sociales se retrouvent jusque dans le suivi de la grossesse, c'est ce que montre une étude menée par la Drees, ce qui n'est pas sans conséquence pour la santé du bébé.
Si le suivi de la grossesse est pris en charge par la Sécurité sociale et le calendrier des visites médicales bien organisé, son observance est très différente d'une catégorie socio-professionelle à l'autre. Des disparités mises au jour par la Drees (Direction de la Recherche, des Études de l'Évaluation et des Statistiques), dans une étude publiée mercredi 31 juillet. L'analyse a été réalisée à partir de données issues de l'enquête nationale périnatale de 2010. Outre le niveau social, la nationalité, l'âge et la situation familiale ont aussi un gros impact sur le comportement de ces femmes enceintes.
Une déclaration de grossesse négligée
Et la différence s'observe dès la déclaration de grossesse. Les femmes sans emploi sont deux fois plus nombreuses à déclarer leur naissance hors délai. Une donnée importante car c'est à partir de cette déclaration que l'Assurance maladie se base pour organiser toutes les visites médicales pour le suivi de la femme enceinte. Même chose pour les séances de préparation à l'accouchement, si 92% des femmes cadres ont participé à des cours de préparation, seulement 58% des ouvrières l'ont fait et 40% des femmes sans emploi. Et pourtant la Sécurité sociale prévoit de rembourser huit séances par femme et par grossesse.
Diabète gestationnel mal diagnostiqué
L'obésité maternelle présente un facteur de risque important pour les grossesses et notamment celui du diabète gestationnel. Et là encore le milieu social joue, 4,5% des femmes titulaires d'un diplôme bac+5 ont un indice de masse corporelle égal ou supérieur à 30 (ce qui correspond à l'obésité), contre 12,3% des femmes non scolarisées ou avec un diplôme de niveau primaire. Et bien parmi ces femmes défavorisées à fort risque de développer un diabète gestationnel, 20% déclarent ne pas avoir été dépistées contre 10% parmi les cadres.
Des naissances plus risquées ?
Tous ces éléments ont des répercussions sur la santé du bébé à la naissance. C'est le constat inquiétant que dressent les auteurs du rapport de la Drees. C'est par exemple le cas pour les naissances prématurées. En 2010, parmi les naissances uniques, le nombre d'enfants prématurés a été deux fois moins important chez les femmes cadres (3,7%) que chez les femmes ouvrières (6,1%) ou personnel de service (7,5%).
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Ailleurs sur le web :
- Direction de la Recherche, des Études de l'Évaluation et des Statistiques (DREES)
- "Surveillance de la grossesse en 2010 : des inégalités socio-démographiques", 31 jullet 2013