Internes et médecins libéraux : la grève se poursuit

La grève illimitée des spécialistes de bloc opératoire (anesthésistes, obstétriciens, chirurgiens) entamée lundi 12 novembre 2012 a été très suivie, touchant deux tiers des cliniques privées, selon la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP). Le mouvement de grogne d'une partie des médecins libéraux et des internes se prolonge mardi 13 novembre 2012, ravivant parfois les divisions entre le public et le privé.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Internes et médecins libéraux : la grève se poursuit

Chez les internes, le ministère de la Santé a recensé 18,85% de grévistes dans les CHU (centre hospitalier universitaire).

Une manifestation a réuni 5 000 d'entre eux à Paris, selon les organisateurs, le ministère avançant le chiffre de 1 700 manifestants. Toujours à Paris, 15% des praticiens étaient en grève dans les hôpitaux publics, selon l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP, 37 établissements), principalement sur leur exercice libéral à l'hôpital.

"Jusqu'à mercredi, les choses vont se maintenir et nous attendons beaucoup de monde pour la manifestation" prévue ce jour-là dans la capitale, a indiqué à l'AFP Philippe Cuq, co-président du Bloc, syndicat à l'origine du mouvement.

La grogne s'est cristallisée autour de l'accord sur les dépassements d'honoraires auquel les grévistes reprochent de ne pas assez prendre en compte les spécificités de certaines spécialités comme la chirurgie.

Pétition contre la grève

De leur côté, les internes en profitent pour mettre en avant leurs propres revendications concernant leurs conditions de travail et leurs craintes sur leur liberté d'installation.

Mme Touraine a tenté de les rassurer lundi 12 novembre 2011 en annonçant la mise en place d'un groupe de travail sur le respect de leur temps de repos et d'une mission visant à mieux les intégrer dans les négociations conventionnelles. Mais leurs représentants sont sortis "déçus" d'une rencontre au ministère, certains appelant à "durcir le mouvement".

Reste que la grogne semble ranimer le clivage entre praticiens du public et du privé.

Une pétition contre la grève, ayant recueilli 140 signatures de médecins, a été lancée par deux professeurs de l'hôpital public La Pitié-Salpêtrière, André Grimaldi et Jean-Paul Vernant.

"Nous, médecins de toutes spécialités et de tout mode d'exercice attachés à l'égalité d'accès à des soins de qualité sur l'ensemble du territoire, ne participons pas à la grève des soins initiée par certains syndicats", écrivent-ils, dénonçant une "grève corporatiste, au moment où le pays connaît une crise économique et sociale majeure".

Pour Philippe Cuq, cette pétition a été initiée par "des hommes politiques dont les situations à l'hôpital sont très confortables et qui vivent en dehors de la réalité du quotidien de la médecine de terrain".

De son côté, la FHP (cliniques privées) a fait part dans un communiqué de ses "sérieuses inquiétudes pour l'avenir" des cliniques et des hôpitaux privés.

"Sans clarification publique claire des intentions du gouvernement", la FHP s'associera "pleinement et massivement" au mouvement, selon son président Jean-Loup Durousset.

Lundi, la Fédération Hospitalière de France (FHF), qui représente les hôpitaux publics, avait demandé la réquisition de chirurgiens libéraux dans les cliniques privées pour que la grève ne touche pas trop les hôpitaux.

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