L'extrait d'une plante médicinale chinoise plus cancérigène que le tabac
L'acide aristolochique, extrait d'une plante médicinale utilisée depuis des siècles en Chine pour traiter l'arthrite et d'autres inflammations, est plus cancérigène que le tabac et provoque des cancers des conduits urinaires, selon une étude de chercheurs américains publiée mercredi.
Cet acide contenu notamment dans plusieurs espèces de plantes aristoloche est déjà connu pour sa nocivité sur les reins car il peut provoquer des défaillances de cet organe et est aussi considéré comme cancérigène par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Il est pour ces raisons interdit dans plusieurs pays, notamment en Europe et au Japon.
Malgré cela et le fait que l'Agence américaine des médicaments (FDA) ait mis en garde contre ces dangers pour la première fois en 2001, ces plantes médicinales peuvent encore être achetées en ligne.
Si les scientifiques savent depuis des années que cet acide provoque certaines mutations dans le système rénal, ils en ignoraient jusqu'alors l'ampleur.
Ils ont donc séquencé les tumeurs cancéreuses du rein de 19 patients à Taïwan qui avaient été exposés à l'acide aristolochique et sept souffrant également d'un cancer rénal mais n'ayant jamais été en contact avec cette substance.
Cette technique génomique permet de spécifiquement détecter les mutations cancéreuses liées à la tumeur.
Ces chercheurs ont déterminé que l'acide aristolochique était responsable de 753 mutations en moyenne dans chaque tumeur exposée. Le cancer rénal des sept patients qui n'ont pas été en contact avec cet acide n'avait que 91 mutations en moyenne.
Selon eux, ce niveau élevé de mutations cancéreuses est plus important que ceux trouvés dans le mélanome, un cancer de la peau provoqué par les rayons ultraviolets du soleil ou dans des cancers du poumon dû au tabac.
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