Le fœtus de la Texane gardée artificiellement en vie est ''anormal''
Le fœtus de la femme enceinte en état de mort cérébrale, maintenue en vie artificiellement contre l'avis de ses proches, est "distinctement anormal", ont indiqué les avocats de la famille.
Marlise Munoz, une femme de 33 ans alors enceinte de 14 semaines, s'était effondrée chez elle en pleine nuit le 26 novembre 2013, vraisemblablement victime d'une embolie pulmonaire. La jeune femme, hospitalisée au John Peter Smith (JPS) Hospital de Fort Worth, y avait été prononcée en état de mort cérébrale. L'hôpital a toutefois décidé de la garder artificiellement en vie pour protéger son fœtus, comme l'établissement s'y croit obligé par la loi du Texas (voir encadré).
Mercredi 22 janvier 2014, les avocats de la famille Munoz ont affirmé que les dernières données médicales concernant le fœtus n'étaient "guère encourageantes" : "Selon les derniers examens qui nous ont été fournis, le fœtus est distinctement anormal", ont-ils déploré.
"Même à ce stade précoce, les extrémités du bas du corps sont déformées à tel point qu'on ne peut déterminer le sexe", précisent les avocats, qui mettent aussi l'accent sur d'autres problèmes.
"Cela est triste, mais ces informations ne sont pas surprenantes", poursuivent les avocats. "Le fœtus, après avoir été privé d'oxygène durant une période indéterminée [du fait de l'embolie de Marlise Munoz], est en gestation dans un corps mort et en train de se détériorer."
"La famille horrifiée ne peut qu'assister à cela dans une détresse et une tristesse absolues", concluent les avocats.
Une pétition a été lancée début janvier par la Naral, organisation américaine pour le droit à l'avortement. Celle-ci, adressée au ministre de la Justice du Texas, demande que la "décision difficile et pénible" de débrancher Marlise Munoz "soit laissée à la famille". La pétition apporte aussi son "soutien à la décision de la famille de débrancher Marlise, comme elle-même le voulait".
Pour en savoir plus sur les naissances posthumes :
- Naissance posthume : naître à tout prix ? – article du 9 janvier 2014
- Donner la vie après la mort : le dilemme des naissances posthumes – article du 14 novembre 2013
La loi, initialement adoptée en 1989 et modifiée en 1999, stipule en réalité "que nul ne peut interrompre un 'traitement de survie' d'une patiente enceinte" dans le coma ou dans un état végétatif. Interrogés par l'agence Associated Press le 3 janvier 2014, deux des experts ayant participé à la rédaction de la loi ont en revanche souligné que le texte "ne couvrait pas le cas d'un patient en mort cérébrale".