Le plomb dans l'eau potable, c'est fini... en théorie
A partir du 25 décembre 2013, il ne devrait plus rester une seule canalisation en plomb dans les logements. Mais selon l'UFC Que Choisir, 10 à 15% des logements ne seraient pas aux normes. Pourtant l'ingestion du plomb est très nocive pour la santé.
A partir du 25 décembre 2013, il ne devrait plus y avoir aucunes canalisations en plomb dans les logements français. Une directive européenne datant de 1998, accordait un délai de 15 ans à la France pour se mettre aux normes : désormais la teneur maximale en plomb dans l'eau potable ne doit pas dépasser 10 microgrammes par litres contre 25 auparavant. Pour y parvenir, tous les branchements et les canalisations en plomb doivent être remplacés par du plastique ou du cuivre.
Mais aujourd'hui, si les collectivités ont pris leurs dispositions, les vieux immeubles sont loin d'être tous aux normes.
Pourtant l'enjeu sanitaire est de taille : l'exposition au plomb peut avoir des effets graves sur la santé, particulièrement celles des enfants.
Pourquoi cette norme ?
La directive européenne, émane d'une recommandation de l'Organisation Mondiale de la Santé, qui en 1998 a fixé un taux maximal pour le plomb dans les eaux destinées à la consommation humaine. L'ingestion de ce métal peut en effet conduire à des cas de saturnisme. Cette mesure vise à protéger les nourrissons, les enfants et les femmes enceintes. L'Europe a laissé quinze ans aux états membres pour diviser par 2,5, la teneur de l'eau potable dans le plomb, qui doit passer à 10 microgrammes par litre à partir du 25 décembre 2013.
Pourquoi y a-t-il du plomb dans les canalisations ?
La présence du plomb dans l'eau s'explique par l'utilisation de ce matériau pour fabriquer les canalisations. D'années en années, l'eau qui coule érode les tuyaux de l'intérieur et se charge en plomb.
L'utilisation de ce matériau a été interdite en 1995. Depuis 15 ans, des travaux ont été réalisés pour remplacer les canalisations publiques en plomb.
Mais le problème concerne surtout les logements privés. Et plus particulièrement les circuits d'eau dans les immeubles anciens. Selon le conseil général de l'environnement et du développement durable 7,5 millions de logements seraient concernés.
Quels sont les risques pour la santé ?
L'exposition prolongée et répétée au plomb est nocive pour la santé. Elle peut entrainer des retards de développement intellectuel chez l'enfant.
L'intoxication au plomb, aussi appelé saturnisme, est elle surtout liée à la peinture au plomb qu'on trouvait dans certains appartements vétustes. Cette peinture est aujourd'hui interdite.
Comment éviter de boire une eau trop chargée en plomb ?
Pour le moment rien n'oblige les copropriétés à effectuer les changements de canalisations dans les immeubles. La directive européenne fixe seulement une norme à respecter et les autorités sanitaires ont indiqué que les travaux étaient "souhaitables".
Pour éviter d'ingérer du plomb, il est recommandé de réaliser un test - dans des conditions précises variant en fonction du moment de la journée – afin de savoir si l'eau arrivant chez un particulier dépasse le taux légal. Pour cela le propriétaire ou le syndicat de propriétaires doit solliciter un laboratoire agrée par le ministère de la santé (liste disponible sur le site des DDASS). Le coût d'une analyse est de 50 et 80 euros par échantillon. Attention : il sera nécessaire d’effectuer plusieurs prélèvements à différents moments de la journée.
Dans les logements où l'eau est susceptible de contenir du plomb, il est recommandé de laisser couler l'eau avant de la boire.
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