Plusieurs randonneurs intoxiqués sur le célèbre sentier corse du GR20
Des dizaines de randonneurs auraient été intoxiqués en buvant l’eau d’un refuge sur le parcours du GR20, en Corse. Certains ont dû être hospitalisés pour être soignés.
Ce n'est pas la difficulté du parcours qui aura été à l'origine de l'abondon de nombreux randonneurs à l'assaut du sentier de GR20 en Corse, mais bien des maux de ventres, des vomissements ou encore des diarrhées, rapporte France 3 Corse Via Stella ce samedi 13 juillet. La coupable ? L'eau d’une source disponible dans un refuge situé sur le parcours, dont la consommation aurait entraîné des infections bactériennes.
Déshydratation, maux de ventre et de tête
Émeline, une randonneuse nantaise de 22 ans, est l'une des victimes. Au bout d’une semaine de marche, lors d'une halte au niveau du refuge de l’Onda, Émeline commence à ressentir de vives douleurs au ventre et des maux de tête. Elle appelle donc les secours qui organisent son héliportage jusqu'à l’hôpital d’Ajaccio. Les médecins constatent que la jeune femme se trouve dans un état sévère de déshydratation et qu'elle souffre d’une infection bactérienne, vraisemblablement causée par l’eau qu’elle a bue.
Des dizaines de randonneurs auraient ressenti les mêmes symptômes lors de leur parcours. La plupart des témoignages mentionnent une même source d’eau près du refuge de l’Onda. Stéphanie, une autre randonneuse âgée de 40 ans, a également été intoxiquée et placée sous antibiotiques. Les analyses ont révélé une contamination à la bactérie du genre Shigella, responsable d'une infection intestinale appelée la shigellose qui se caractérise par de la fièvre, "des douleurs abdominales souvent accompagnées de vomissements et l’émission de selles très fréquentes et nombreuses, glairo-sanglantes et purulentes", selon l'Institut Pasteur.
"Il peut y avoir un animal mort"
"L'eau de montagne n'est pas contrôlée, il peut y avoir un animal mort au-dessus qui entraînerait la contamination de la rivière” a déclaré le Parc National Régional de Corse (PNRC) dans un post sur les réseaux sociaux publié le vendredi 12 juillet.
"Il est impossible pour l'ARS [L'Agence Régionale de Santé] de contrôler toutes les sources, toutes les semaines" a complété Barbara Ferrandi, du PNRC, auprès de France 3 Corse Via Stella.
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Les randonneurs invités à filtrer leur eau
Le PNRC recommande vivement aux marcheurs d'être vigilants quant à l'utilisation de l'eau sur le sentier du GR20. "Si les sportifs souhaitent consommer l'eau des rivières, il est impératif de la filtrer soit avec une gourde filtrante soit avec des pastilles", précise Barbara Ferrandi.
De l’eau potable reste toujours disponible à la vente dans les refuges. Cependant, prenez garde à l'eau du robinet en libre-service dans les refuges, car celle-ci "n'est pas contrôlée. Un affichage est d'ailleurs fait en ce sens dans chaque refuge", met en garde le PNRC dans son post Facebook.
"Les randonneurs boivent n’importe où"
Pour les randonneuses et randonneurs intoxiqués, le problème viendrait d'un manque de communication de la part des gardiens de refuge. "Personne ne nous prévient des risques potentiels. Il y a écrit partout que l'eau est potable, donc nous, on fait confiance", regrette Émeline. "Ce n'est pas vrai, nous n'avons jamais dit que l'eau était potable” se défend le gardien du refuge de l’Onda.
“J'ai le panneau sous les yeux" poursuit-il. "Il y a bien écrit : « attention eau non contrôlée, la consommation d'eau réclame la plus grande vigilance, il est conseillé d'utiliser des pastilles »". Selon lui, tous les ans, c'est le même problème. “Il fait chaud, les randonneurs boivent n'importe où et tombent malade". Il affirme également que l’ARS le contacte tous les jours, par précaution. L’ARS n’a, pour le moment, fait aucune déclaration sur le sujet.