Maternité d'Orthez : l'anesthésiste remise en liberté
La décision de justice est tombée. La Cour d'appel de Pau a décidé de remettre en liberté l'anesthésiste belge de la maternité d'Orthez, accusée d'homicide involontaire aggravé, après la mort de l'une de ses patientes, à la fin du mois de septembre 2014. La remise en liberté est toutefois assortie d'un contrôle judiciaire strict, avec l'obligation de fréquenter un centre de lutte contre l'alcoolisme.
La justice avait rejeté le 16 octobre 2014 une première demande de remise en liberté de Helga Wauters, 45 ans, mise en examen pour "homicide involontaire aggravé" et qui a reconnu avoir bu au moment des faits.
Cette remise en liberté est assortie d'une obligation de résidence en France, d'une interdiction de sortie du territoire, de l'interdiction d'exercer la médecine ou même du conseil, de l'obligation de fréquenter un centre de lutte contre l'alcoolisme ainsi que d'une caution de 50.000 euros.
"C'est une décision regrettable qui va être difficile à accepter", a estimé l'avocat de la famille de la victime, Me Philippe Courtois.
La Cour d'appel se prononçait jeudi sur l'appel interjeté par le Parquet après la décision d'un juge de remettre en liberté l'anesthésiste, en détention provisoire depuis le 2 octobre. Durant l'audience, l'avocat général, Dominique Jéol, s'était opposé à la libération de Helga Wauters pour "éviter toute réitération des faits".
"Même si les conditions sont plus drastiques que celles demandées par le juge des libertés et de la détention (JLD)" initialement, "cette personne sera soumise à elle-même car elle a une obligation de soins mais elle peut sortir le soir et seule", a déclaré Me Courtois, jugeant que cela présentait "un risque pour elle-même et pour les autres".
Devant les enquêteurs, l'anesthésiste avait reconnu "avoir bu" le 26 septembre, soir où elle avait la charge d'une patiente de 28 ans souhaitant accoucher à Orthez, où elle venait d'être recrutée.
Mme Wauters lui avait prodigué une péridurale avant de sortir boire "un verre de rosé" chez des amis. Mais l'accouchement s'était mal passé et une césarienne était devenue nécessaire.
Rappelée, l'anesthésiste sentait l'alcool à son retour à l'hôpital et son comportement avait paru étrange à ses collègues. La situation avait viré au drame : au lieu de se servir du respirateur du bloc opératoire, l'anesthésiste avait utilisé un ballon manuel pour ventiler sa patiente, et avait intubé les voies digestives au lieu des voies respiratoires.
En arrêt cardiaque, la patiente avait été transférée à l'hôpital de Pau où elle est décédée le 30 septembre. Son bébé est sain et sauf.
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