Maternité d'Orthez : l'anesthésiste avait déjà été licenciée en Belgique
L'anesthésiste belge Helga Wauters, placée en détention provisoire en France après le décès d'une patiente à la maternité d'Orthez fin septembre et qui a admis avoir bu le soir du drame, avait été licenciée d'un hôpital en Belgique début 2013, a annnoncé mercredi 22 octobre son ancien établissement.
Helga Wauters, 45 ans, a été recrutée en décembre 2012 par le Centre Hospitalier Régional (CHR) de Soignies (centre de la Belgique), a précisé à l'AFP la chargée de communication de l'hôpital, Lyse Jadoulle.
"Pendant les deux mois et demi où elle a travaillé chez nous, il n'y a eu aucune plainte sur son comportement et son travail n'a jamais posé problème", a souligné la chargée de communication.
"Mais, après une garde en février 2013, un médecin a jugé qu'elle avait l'air distraite, qu'elle n'allait pas très bien ou même qu'elle présentait une sorte de mal-être. Il s'en est ouvert au directeur général qui a décidé de la convoquer".
Helga Wauters ne s'est toutefois "pas présentée à cette convocation" et la direction du CHR "a décidé de la licencier", a expliqué Mme Jadoulle.
"On ne sait pas si elle buvait, on ne s'en doutait pas, mais nous ne pouvions pas nous permettre d'avoir une personne à un poste à responsabilités qui n'était pas bien", a-t-elle ajouté.
Licenciée pour "comportement paradoxal", l'anesthésiste n'a pas contesté la mesure, selon l'hôpital.
En France, Helga Wauters a reconnu devant les enquêteurs "avoir bu" le 26 septembre, soir où elle avait la charge d'une parturiente de 28 ans souhaitant accoucher à Orthez, où l'anesthésiste venait d'être recrutée.
Mme Wauters lui prodigue une péridurale avant de sortir boire "un verre de rosé" chez des amis.
Mais l'accouchement se passe mal et une césarienne devient nécessaire. Rappelée, l'anesthésiste sent l'alcool à son retour à l'hôpital et son comportement et son élocution paraissent étranges à ses collègues.
La situation tourne au drame : au lieu de se servir du respirateur du bloc opératoire, l'anesthésiste utilise un ballon manuel pour ventiler sa patiente et elle intube les voies digestives au lieu des voies respiratoires. En arrêt cardiaque, la jeune femme sera transférée à l'hôpital de Pau, où elle mourra le 30 septembre. Son bébé est sain et sauf.
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