Mediator : l'Etat aurait sa part de responsabilité
L'Agence nationale de sécurité du médicament (Ansm) pourrait venir à son tour prendre place sur le banc des accusés dans l'affaire du Mediator, selon les informations recueillies par nos confrères de l'hebdomadaire Le Point.
Le pôle santé du tribunal de grande instance (TGI) de Paris a estimé que l'État a aussi sa part de responsabilité dans l'affaire du Mediator, selon les informations Le Point. L'hebdomadaire rappelle que ce médicament contenant une molécule coupe-faim, le benfluorex, a été indiqué comme traitement complémentaire chez les diabétiques en surpoids. Mais, en réalité, sa prescription a été détournée. Le Mediator a été prescrit pour maigrir, jusqu'à son retrait du marché français fin 2009 en raison de ses effets secondaires.
Selon un rapport d'experts judiciaires, publié le 12 avril 2013, qui dénonce la stratégie de dissimulation des laboratoires Servier, le médicament pourrait à long terme avoir causé de 1.300 à 1.800 morts par valvulopathies (défaillance des valves cardiaques) en France.
Le Point indique que les laboratoires Servier sont les premiers mis en accusation, et son nouveau président a récemment annoncé que toutes les victimes allaient être indemnisées. Soupçonnées d'avoir négligé les alertes sur la dangerosité du médicament de 1995 à 2009, l'Agence nationale de sécurité du médicament a également été mise en cause par le biais de son directeur, en tant que représentant de la personne morale. Dominique Maraninchi - arrivé à la tête de l'Ansm après les faits - a été mis en examen en mars 2013 pour homicides et blessures involontaires. Une décision jugée "normale et parfaitement logique" par le Dr Irène Franchon, la pneumologue qui a révélé ce scandale sanitaire et les dégâts causés par le Mediator.
Le successeur de Dominique Maraninchi, qui doit quitter ses fonctions à l'été 2014, aura la responsabilité de ce lourd dossier.
EN COMPLEMENT :