Pilules de 3e et 4e génération : le débat ne fait que commencer ?
Jugeant la délivrance des pilules de troisième et quatrième génération excessive en France, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) souhaite en limiter la prescription. Des concertations se déroulent aujourd'hui, 2 janvier 2013, en vue d'une réunion formelle entre l'ANSM et les représentants des prescripteurs de pilules.
L'ANSM tire la sonnette d'alarme. "Si notre mesure de mise en garde auprès des prescripteurs ne suffisait pas, il s'agirait de réserver les conditions de prescription et de délivrance (de ces pilules) à des spécialistes, pour en limiter l'utilisation", indiquait M. Dominique Maraninchi, directeur général de l'Agence nationale de sécurité du médicament, le 2 janvier 2013. Selon lui, elles ne doivent être prescrites qu'en second recours suite à "une contre-indication aux pilules de première ou deuxième génération".
La limitation des prescriptions des pilules de troisième et quatrième génération "est une mesure que nous pouvons appliquer rapidement mais qui suppose un pré-requis, de travailler avec les professionnels pour qu'il n'y ait pas de ruptures d'accès" aux pilules souligne M. Maraninchi.
L'Agence du médicament (ANSM) avait déjà lancé plusieurs alertes dans le passé sur les risques thrombo-emboliques des pilules de troisième génération et de quatrième génération, prises aujourd'hui par 1,5 à 2 millions de femmes en France.
Le débat sur les pilules de troisième génération a été relancé à la mi-décembre 2012 avec la première plainte déposée en France par une jeune femme victime d'un AVC qu'elle impute à sa pilule de troisième génération.
Selon les avocats de la jeune femme, les plaintes de 30 autres femmes s'estimant victimes de ces pilules devraient être déposées début janvier 2013.
"Face à la montée de l'inquiétude légitime sur les pilules, nous avons envisagé en contact direct avec le ministère de la Santé de renforcer notre dispositif d'information et de sécurité", a expliqué le directeur de l'ANSM. Une discussion autour des effets secondaires des pilules de troisième et quatrième génération, fera l'objet d'une réunion extraordinaire du conseil d'administration de l'ANSM, le 14 janvier 2013, à la demande du député Gérard Bapt (PS), dans une lettre adressée à l'ANSM, dont il est membre.
En attendant, le dialogue avec les syndicats de généralistes, de gynécologues et de sages-femmes, ainsi qu'avec le Planning familial, est amorcé. Une première réunion formelle devrait avoir lieu entre l'ANSM et ces instances habilitées à prescrire des pilules en France, à la fin de la semaine ou aux alentours du 7 janviers 2013.
L'ANSM examine par ailleurs sa capacité à entreprendre une étude de pharmacoépidémiologie pour mesurer l'impact de ces pilules sur la situation sanitaire française globale. Gérard Bapt estime aussi que "l'étude pharmacoépidémiologique est importante car avec la publicité faite autour des premières plaintes on pourrait faire face à un afflux de déclarations, de notifications, voire de plaintes, comme dans l'affaire du Médiator". Le député réclame une expertise sur "l'insuffisance de la communication d'alerte sur les alarmes de pharmacovigilance vers les médecins et pharmaciens".
En savoir plus
Sur Allodocteurs.fr :
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Et aussi :
- Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM)
"Contraceptifs oraux combinés (COC) et risque de thrombose veineuse : Préférer les pilules de deuxième génération contenant du lévonorgestrel".
- Le Plus du Nouvel Observateur
- "Utilisatrices de pilule de 3e génération, ne changez pas de contraception", par le Dr Bernard Hédon, président du Collège national des gynécologues-obstétriciens français, 2 janvier 2013.
- "Pilule de 3e génération : il est urgent de calmer le jeu", par le Dr Sylvain Mimoun, gynécologue, 19 décembre 2012.