Pouvons-nous modifier nos habitudes alimentaires ?
C'est au sein de la famille que nos premiers réflexes alimentaires et le choix de notre mode de vie se mettent en place. Ces décisions semblent avoir un rôle primordial pour notre santé sur le long terme, mais si elles ne sont pas les bonnes, sommes-nous capables de les modifier ? Une étude européenne se propose d'explorer et de mieux comprendre les habitudes de 16.000 enfants devenus adolescents, afin de mieux prévenir, agir et éduquer dans le futur.
A l'heure où plus de 200 millions d'hommes et près 300 millions de femmes à travers le monde* sont concernés par l'obésité, c'est ce qu'espère le professeur Wolfang Ahrens de l'université de Brème en Allemagne. Le chercheur est ainsi à l'origine de I.Family.
Ce projet est la continuité de deux études réalisées sur 16.000 enfants, dans huit pays européens. La première, effectuée entre septembre 2007 et mai 2008, concerne des enfants de 2 à 9 ans puis, IDEFICS, entre septembre 2006 et février 2012 avec les mêmes enfants agés de 11 à 12 ans. Elles tiennent compte de l'influence de la famille, de l'environnement social, de l'activité physique, de la psychologie de chacun, mais aussi de l'évolution de notre société et de l'apparition d'une nouvelle façon de manger. Elles cherchent à savoir comment se déterminent les choix de ces adolescents.
I.Family se déroule depuis le printemps dans les mêmes pays (Belgique, Chypre, Estonie, Allemagne, Hongrie, Italie, Espagne et Suède) et se poursuivra jusqu'en 2017.
L'idée aujourd'hui est de faire un suivi de ces 16.000 enfants devenus adolescents afin de comprendre pourquoi ils ont adopté tel ou tel mode de vie et d'alimentation. Le professeur précise que "des différences sont déjà notables entre les pays du Sud plus touchés par l'obésité que les pays du Nord". L'objectif étant d'une part, d'identifier comment nos habitudes agissent sur notre santé et d'autre part, de définir le meilleur moyen d'éduquer les familles à un mode de vie sain et à une alimentation bénéfique pour notre bien-être.
On impute souvent l'obésité et les maladies liées à cette pathologie, à une mauvaise alimentation. Ces études démontrent que ce n'est en fait qu'un maillon de la chaîne et que tout n'incombe pas à ce que l'on met dans notre assiette.
Il est essentiel de prendre en compte une multitude de facteurs. De la qualité de vie de la femme enceinte (consommation d'alcool, cigarettes...), à l'activité physique de l'enfant, en passant par l'allaitement et le métabolisme de chacun. Autant de paramètres qui font de nous ce que nous sommes aujourd'hui et avec I.family, le professeur Arhens et son équipe, aimeraient trouver les solutions qui permettraient de partir du bon pied afin d'évoluer dans les meilleures conditions qui soient. Espérons que cette étude portera ses fruits.
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