Surpoids, obésité... pas de pilule miracle pour l'ANSM
L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) dresse un bilan des risques des produits de santé utilisés en France à des fins d'amaigrissement et prodigue des recommandations relatives à la prise en charge de l'obésité. La FDA, aux Etats-Unis, vient elle d'autoriser la mise sur le marché de deux nouveaux médicaments anti-obésité.
Alors que la FDA vient d'autoriser la mise sur le marché de deux médicaments coupe-faim, dont un est une combinaison de phentermine, un dérivé d'amphétamine, et de topiramate, un anti-épileptique, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) rappelle qu'en France, seuls deux médicaments contre le surpoids sont autorisés.
Prudence et mesure de vigueur
Ils sont tous les deux à base d'orlistat, un principe actif qui limite l'absorption des graisses au niveau du tube digestif. Il s'agit de Xenical® , disponible uniquement sur ordonnance et Alli® , en vente libre en pharmacie. Ils ne peuvent être administrés que lorsque l'IMC (indice de masse corporelle) est inférieur à 28 kg/m2. Dans son rapport, l'ANSM souligne un manque d'efficacité de ces médicaments dans 11% des cas et l'existence d'effets indésirables, essentiellement d'ordre digestif, avec plusieurs cas d'atteintes hépatites graves rapportés.
L'agence met aussi en garde contre l'achat de médicaments via Internet, dont la provenance et l'authenticité ne sont pas garanties. En effet, selon l'OMS, 50 % des médicaments qui circulent sur le web seraient contrefaits. Certains contiennent des substances interdites en France comme la sibutramine, la phénolphtaléine ou l'éphédra (plante contenant de l'éphédrine). Le rapport rappelle également que les médicaments de phytothérapie ne sont pas toujours dénués de risques.
Pas de pilule miracle, un effort sur la durée
L'ANSM souligne le fait que perdre du poids n'est pas une décision anodine et que l'amaigrissement doit passer par une "prise en charge globale, personnalisée et à long terme". Un simple médicament ne peut se substituer à une "prise en charge globale, personnalisée, à long terme indispensable pour obtenir des modifications durables des habitudes diététiques, comportementales et d'activité physique, nécessaires au maintien de la perte de poids", comme le rappelle l'agence.
Le traitement médicamenteux ne doit intervenir qu'en deuxième intention, lorsque la nécessité médicale de perdre du poids est réelle, et surtout lorsque les mesures diététiques et les changements de style de vie n'ont pas permis de donner des résultats suffisants.
Le surpoids et l'obésité touchent respectivement 32 % et 15 % de la population française âgée de plus de 18 ans. Mais 20 à 50 % des femmes affichant un poids normal cherchent, à tort, à perdre du poids.
En savoir plus
- Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM)
Le rapport d'expertise sur l'évaluation des risques liés à l'utilisation de produits de santé à des fins d'amaigrissement