Un antibiotique dans la sueur ?
Douze ans après avoir découvert la présence d'un antibiotique naturel dans la sueur, les scientifiques ont désormais percé les mystères de son mécanisme d'action.
En 2001, des chercheurs américains découvraient un nouvel antibiotique naturel, le dermcidine, présent notamment dans la sueur, et dont le rôle est de protéger la peau contre les infections.
Suer des peptides
Le dermcidine est une protéine sécrétée par les glandes sudoripares. Elle est ensuite transportée avec la sueur jusqu'à la surface de la peau où la protéine est coupée en un peptide antimicrobien, en réponse à la présence d'une variété de micro-organismes.
Les peptides sont bien connus pour jouer un rôle important dans le système immunitaire, en l'aidant à lutter contre des centaines de micro-organismes.
Ce peptide s'est d'ailleurs montré très efficace pour tuer des bactéries comme Mycobacterium tuberculosis, l'agent responsable de la plupart des cas de tuberculoses, ou le staphylocoque doré, responsable d'intoxications alimentaires et dans certains cas extrêmes, de septicémies.
Lorsqu'il y a une effraction cutanée, la dermcidine est libérée et chasse les agents pathogènes. Jusqu'alors, sa stratégie d'attaque restait un mystère. Elle est désormais élucidée.
Une stratégie d'attaque redoutable
Les peptides antimicrobiens s'attaquent aux parois des micro-organismes. Ils aiment avant tout le milieu salé et légèrement acide de la sueur. Une fois activée, le dermcidine forme ensuite des canaux à l'aide de molécules de zinc, puis il perfore la paroi des microbes. Là, il injecte son venin : un mélange d'eau et d'électrolytes, mixture fatale à laquelle les micro-organismes ne résistent pas.
Les chercheurs pensent que ce dermcidine joue un rôle clé dans la réponse immunitaire innée de la peau. Les résultats de leurs recherches pourraient bien constituer une base pour l'élaboration d'un antibiotique à base de peptide.
Etude de référence : "Crystal structure and functional mechanism of a human antimicrobial membrane channel" (document PDF), PNAS, 2013
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