Arthrose du genou : quand faire une infiltration ?
Une infiltration de corticoïdes est un traitement efficace contre certains douleurs du genou. Dans quels cas la réaliser et quels sont ses effets ? On vous répond.
Qui dit douleur au genou dit parfois infiltration. Mais de quoi s'agit-il et quand faut-il y avoir recours ? L’infiltration du genou est un traitement simple, prescrit en cas de douleurs du genou provoquées par une tendinite ou une bursites ou encore dans le cas d'une inflammation liée par exemple à de l'arthrose.
Que contient le liquide d'une infiltration ?
L'infiltration est un traitement assez rapide.
Elle peut être réalisée par un médecin généraliste, un rhumatologue, un radiologue ou un chirurgien orthopédiste. Il faut tout d'abord bien désinfecter la zone, réaliser une petite anesthésie locale si besoin et ensuite, piquer avec une aiguille au sein de l’articulation, en passant sous la rotule de façon à injecter un liquide contenant des corticoïdes.
"Le but des infiltrations de corticoïdes est une action anti-inflammatoire et anti-douleur" explique la Docteure Marie-Caroline Merlet, chirurgienne orthopédiste. "L'infiltration ne va pas restaurer ni le cartilage, ni le ménisque abîmé mais va soulager l'inflammation chronique liée aux lésions chroniques du cartilage ou des ménisques", précise-t-elle.
Combien de temps agit une infiltration ?
Juste après l’intervention, les patients peuvent sortir, marcher, et même conduire. Le soulagement de la douleur intervient en général 48 à 72 heures après et dure dans le temps, mais l’infiltration devra être renouvelée.
La durée d'action est très variable d'une personne à l'autre. "Il y a des personnes chez qui ça va très bien marcher, ils auront besoin d'en faire une par an ou une tous les deux ans. Chez d'autres, il est parfois nécessaire de recommencer tous les trois ou quatre mois. Il n'est pas possible d'en faire de façon plus rapprochée car cela entraînerait un risque pour l'articulation", note la Dre Merlet.
Pas de risque de nécrose de l'os
Contrairement aux idées reçues, ces infiltrations n'augmentent pas le risque de nécrose de l’os.
La spécialiste rassure et précise que "les personnes qui prennent des corticoïdes en comprimés pendant des mois voire des années peuvent en effet avoir des ostéonécroses, donc une nécrose de l'os et du cartilage sur certaines articulations", reconnait la Dre Merlet. Mais cet effet ne survient qu'après des longues périodes de traitement et "ce n'est pas le fait de faire trois injections par an dans la même articulation qui va dégrader le cartilage ou l'os sous-jacent" rassure la chirurgienne.
D'autres injections contre les douleurs au genou
Même si elles sont rares, il existe tout de même quelques contre-indications à ces infiltrations. Les personnes sensibles aux corticoïdes, les personnes sous anti-coagulants, les personnes diabétiques ou qui ont une infection en cours ne doivent pas recevoir ce type d'infiltration.
Sachez aussi qu'il existe d’autres techniques aujourd’hui pour soulager les genoux douloureux notamment l’injection d’acide hyaluronique et de PRP, les plaquettes riches en plasma.
Contrairement aux infiltrations de corticoïdes, ces deux techniques ne sont pas prises en charge par la Sécurité sociale.
Et quand aucune de ces techniques ne fonctionne, le médecin pourra décider au cas par cas d’envisager une opération du genou. Enfin, no'ubliez pas que le meilleur traitement et la meilleure prévention contre l'arthrose reste l'exercice physique.