Avoir de l’acné à l’âge adulte, est-ce que c’est grave ?
Avoir de l'acné à l'âge adulte, c'est possible. Une certaine sensibilité à la testostérone, la pollution ou encore des compléments alimentaires peuvent la déclencher ou la faire persister après l'adolescence.
Vous avez plus de 18 ans et vous vous inquiétez d'avoir des boutons ? Pas de panique ! L'acné n'est pas un mal réservé aux adolescents, et peut persister ou se déclencher beaucoup plus tard. "L’acné peut être totalement absente durant l’adolescence, et n’apparaître que plus tard, vers 20 ou 30 ans” affirme le Docteur Jeremy Lupu, médecin dermatologue et vénérologue. Mais avoir de l'acné passé l'adolescence, est-ce que c'est grave ?
L'acné dépend de la sensibilité à la testostérone
Si l’acné est plus fréquente à l'adolescence, c'est parce que son apparition dépend directement de la sécrétion d’une certaine hormone, la testostérone. Et celle-ci est sécrétée en grande quantité à la puberté, chez les filles comme chez les garçons, mais à des taux bien plus élevés chez ces derniers. La concentration de la testostérone s’atténue ensuite à l’âge adulte.
Cependant, "on n'a pas tous le même cycle hormonal" précise le Dr Lupu. Chacun a ainsi sa propre sensibilité à la testostérone, qui entraîne des périodes d'acné fluctuantes d'un individu à l'autre. L'apparition des boutons peut alors être plus tardive ou persister passé l'adolescence. Cette persistance est d'ailleurs plus fréquente chez les femmes, et elle est parfois qualifiée “d’acné de la femme adulte” ou “d’acné hormonale”.
Maquillage, pollution, compléments alimentaires…
Des facteurs extérieurs peuvent aussi agir sur le taux de testostérone et donc sur l'acné de manière indirecte. C'est notamment le cas de "la prise de certains compléments alimentaires riches en protéines, appréciés des sportifs et sportives, qui peut également augmenter de manière détournée le niveau de testostérone” ajoute le Dr Lupu.
D'autres causes externes ou environnementales peuvent aussi être en cause dans l'apparition d'acné. C'est le cas du maquillage, de la pollution ou de certains médicaments comme les corticoïdes.
"On ne vieillit pas avec de l’acné"
Puisque l'acné dépend majoritairement du cycle hormonal individuel, il n’est pas possible de prédire un âge précis auquel il partira. “Mais ça finit forcément par se calmer” rassure le médecin dermatologue.
Et pour cause : la sécrétion d’hormones diminue naturellement avec l’âge. Au bout d’un certain temps, la testostérone n’est produite qu’en très faible quantité, trop peu pour entretenir de l’acné. Chez les hommes, il est ainsi rare d’avoir de l’acné passé 40 ou 50 ans. Chez les femmes, la ménopause peut également aider à faire baisser la quantité de testostérone. Mais dans tous les cas, “on ne vieillit pas avec de l’acné” affirme le dermatologue.
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Comment traiter l'acné à l'âge adulte ?
L’acné n’entraîne aucune conséquence négative pour la santé. Cependant, “par son côté peu esthétique, l’acné peut entraîner des complications sur le plan de la santé mentale” met en garde le Dr Lupu. Celle-ci survient en effet le plus souvent à l'adolescence, un âge de construction psychologique, où l’individu est particulièrement fragile et sensible à son apparence. Avoir de l’acné peut ainsi contribuer à une mauvaise estime de soi, voire “conduire à de la dépression”.
L’acné à l’âge adulte se traite de la même manière que lorsqu'elle apparaît à l’adolescence. Il existe plusieurs niveaux de traitement, selon la gravité du cas. “Premièrement, on peut appliquer localement des crèmes prescrites par un dermatologue ou un médecin généraliste” précise le Dr Lupu. Ensuite, il existe des médicaments par voie orale, comme le Roaccutane, “un dérivé de la vitamine A qui va sécher la peau”.
Certains moyens de contraception, comme la pilule ou les dispositifs intra-utérins (DIU ou stérilets) hormonaux peuvent également avoir un impact positif ou négatif sur l’acné, en jouant sur la quantité de testostérone. “Mais attention, il ne faut pas utiliser ces méthodes dans l’objectif de diminuer son acné” met en garde le Dr Lupu. En effet, l'efficacité de ces dispositifs concernant l'acné est très aléatoire et ils peuvent conduire à de nombreux effets secondaires indésirables. Le Dr Lupu recommande plutôt de se renseigner auprès d’un dermatologue afin d’adopter une stratégie efficace et sans danger.
