Cancer : des animaux pour apaiser les enfants
Quand le contact avec des animaux soulage les malades, on parle de zoothérapie. Une pratique bien connue dans le cadre de troubles du développement ou de maladies neurodégénératives comme Alzheimer. À Dijon, une association propose des séances de zoothérapie à des enfants malades d'un cancer. Il s'agit du seul programme de ce type en France.
Un chien à l'hôpital, c'est plutôt rare. En particulier dans un service d'oncologie pédiatrique. Mais au CHU de Dijon, des séances de zoothérapie sont organisées plusieurs fois par semaine. Les enfants peuvent ainsi y participer pendant leurs périodes d'hospitalisation.
La maladie, les traitements très agressifs ou encore l'hospitalisation de longue durée peuvent générer des angoisses et des effets secondaires d'ordre psychologique chez les enfants. Les animaux permettent des échanges affectifs, des moments de relaxation et de détente bénéfiques pour les enfants.
"On observe une diminution de l'angoisse de l'enfant et en particulier dans l'appréhension des soins puisque les soins sont difficiles, douloureux par moment… La zoothérapie permet donc d'arriver dans une meilleure ambiance, de diminuer le niveau d'angoisse. Et on espère aussi surtout sur le long terme diminuer les "séquelles" liées à l'angoisse, psychoaffectives, diverses et variées", confie le Dr Claire Briandet, onco-hémato pédiatre. Après la séance, le soin se déroule ainsi dans une ambiance apaisée.
Les enfants hospitalisés dans le service ont un système immunitaire dégradé. Ils sont donc sensibles aux maladies. Avant chaque séance de zoothérapie, ce sont les médecins qui décident qui peut rentrer en contact avec les animaux.
Avant de créer ce programme, Christine Levant a dû mettre en place un suivi vétérinaire très strict pour les animaux. Un protocole sanitaire a été élaboré en collaboration avec le service d'hygiène de l'hôpital et l'école vétérinaire de Nantes. Les animaux sont suivis pour vérifier qu'ils ne sont pas porteurs de zoonoses, des maladies qu'ils pourraient transmettre aux êtres humains. Des échantillons de poils mais aussi de selles sont donc régulièrement envoyés dans un laboratoire.
Du côté du comportement aussi, les animaux sont étroitement surveillés. Et ils sont chouchoutés par Christine Levant. Car de leur bien-être, dépendra aussi un peu celui des petits patients du CHU de Dijon.
Le programme de zoothérapie du service d'oncologie du CHU de Dijon est financé par des dons et grâce à une association de parents d'enfants malades.