La lumière LED serait nocive pour la rétine
Les effets sanitaires de la lumière bleue, contenue dans la LED, seraient significatifs après une exposition répétée sur de longues durées, comme le rappelle 60 millions de consommateurs dans son numéro de janvier.
Les éclairages à LED (diodes électroluminescentes) ont le vent en poupe, mais une utilisation prolongée et l'effet cumulatif d'appareils tels que le smartphone, la tablette, le téléviseur à écran plat, etc., peut avoir des effets délétères sur nos yeux.
D'après l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), dans un rapport de 2010, "le risque d'effet photochimique est associé à la lumière bleue et son niveau dépend de la dose cumulée de lumière bleue à laquelle la personne a été exposée. Il résulte généralement d’expositions peu intenses répétées sur de longues durées. Le niveau de preuve associé à ce risque est important."
Les experts de l’Anses notent que "la lumière bleue nécessaire pour obtenir des LED blanches conduit à un stress toxique pour la rétine. Les enfants sont particulièrement sensibles à ce risque, dans la mesure où leur cristallin reste en développement et ne peut assurer son rôle efficace de filtre de la lumière". La lumière bleue est ainsi reconnue pour ses effets néfastes sur la rétine, résultant d’un stress oxydatif cellulaire.
D’après une publication de l’Inserm datant de juillet 2015, les chercheurs expliquent que ce stress oxydant conduirait l’organisme "à essayer de lutter, mais en vain". Les cellules de la rétine se désintègrent. Dès six heures d'exposition, les effets sur la rétine sont significatifs alors qu’il faut une dizaine de jours d'exposition au néon pour atteindre ce même résultat, précise Alicia Torriglia (Centre de recherche des cordeliers), qui a dirigé l'étude.
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Voir notre reportage vidéo diffusé en 2010 : Yeux : attention aux éclairages à LED
Une exposition restreinte recommandée
La lumière bleue perturberait aussi "les rythmes biologiques si l’exposition n’est pas adaptée", informe le magazine 60 millions de consommateurs dans son numéro de janvier 2017. A l'inverse, les couleurs chaudes favorisent l'endormissement.
L'Anses considère depuis 2010 "qu’il est nécessaire de restreindre la mise sur le marché grand public des systèmes d’éclairage à LED pour n’autoriser que des LED ne présentant pas plus de risques liés à la lumière bleue que les éclairages traditionnels", écrit l’agence dans son rapport.
De plus, l'Anses recommande d’adapter la norme relative à la sécurité photobiologique (risque rétinien lié à la lumière bleue) des lampes LED et insiste sur le besoin de prendre en compte les populations sensibles (enfants, femmes enceintes, personnes âgées) ainsi que les personnes dont le métier les expose particulièrement.
Enfin, pour les populations sensibles à la lumière, telles que les personnes atteintes de certaines maladies oculaires (DMLA) ou cutanées (patients consommant des substances photosensibilisantes, par exemple), la lumière bleue peut être un facteur aggravant.