L'air des maisons de retraite trop pollué
L'air qui circule à l'intérieur des maisons de retraites européennes est néfaste pour les poumons de nos ainés. Si le taux de pollution intérieure reste dans la norme, il a tout de même des conséquences nocives pour les plus fragiles, provoquant toux, essoufflements et même bronchopneumopathies obstructives chroniques (BPCO).
La salle commune des maisons de retraite est polluée par des particules fines ou de l'ozone. Des polluants qui s'échappent d'appareils électroménagers, du chauffage, des meubles, des peintures ou encore des produits ménagers. Quand la concentration de ces molécules est trop importante, elle est associée à une augmentation de l'essoufflement et de la toux des résidents. Le système respiratoire des seniors pâtit de la pollution intérieure, selon une étude de l'Inserm, menée dans sept pays européens, dont la France.
Pour arriver à ces résultats, les chercheurs ont mesuré la qualité de l'air des résidences et étudié l'état de santé de 600 patients. Dans certains cas, la quantité de formaldéhyde dans l'air (polluant retrouvé dans les vernis ou dans les mousses isolantes) était liée à des BPCO.
Des poumons fragilisés par l'âge
Pourtant, l'air des maisons de retraite n'est pas plus pollué qu'ailleurs. Les chercheurs précisent d'ailleurs que les niveaux relevés sont conformes à la réglementation internationale. Mais avec l'âge, l'organisme a de plus en plus de mal à évacuer les produits. Ces pollutions deviennent donc délétères pour les seniors, d'autant plus qu'ils sortent rarement de cet environnement confiné.
Pour les chercheurs, cependant, des études complémentaires doivent être menées pour établir le rôle des polluants dans l'apparition de maladies. En attendant, ils recommandent de ventiler fréquemment et de mettre en place des normes plus strictes pour assainir l'air respiré par les plus fragiles. Une mesure applicable pour les maisons de retraite, mais aussi pour les écoles et les crèches.
Source : Indoor air quality, ventilation and respiratory health in elderly residents living in nursing homes in Europe. I. Annesi-Maesano et al on behalf of the GERIE Study. European Respiratory Journal, mars 2015. doi: 10.1183/09031936.00082414