Troubles respiratoires : les bienfaits du sport
Sensation d'étouffement, toux, essoufflement... Pour de nombreuses personnes atteintes de troubles respiratoires, faire du sport peut relever du parcours du combattant. Pourtant, une activité physique régulière et adaptée peut avoir des effets bénéfiques sur certaines pathologies comme l'asthme, l'emphysème ou encore la BPCO.
BPCO : les bienfaits de la marche nordique
Tous les mercredis, au bois de Vincennes en région parisienne, des malades atteints de BPCO se rejoignent pour un cours de marche nordique. La séance est adaptée à leur pathologie respiratoire et encadrée par un coach spécialement formé.
La marche nordique est un sport particulièrement bien adapté aux pathologies respiratoires. "Les bâtons sont une aide pour les participants car ils vont se redresser, ils vont retrouver un schéma postural, ils auront une meilleure position de la cage thoracique, une meilleure ventilation et surtout moins de poids de corps sur les articulations", explique Claude Leroy, coach "Athlé santé" de la Fédération française d'athlétisme. Pour pouvoir profiter de tous les bienfaits de la marche nordique, il faut la pratiquer régulièrement.
Asthme et sport de haut niveau ne sont pas incompatibles
Thomas Busser est asthmatique de naissance mais aussi sportif de haut niveau. Ancien champion d'aviron, il pratique désormais le ski-roues. Un sport qui demande de l'endurance, de la force mais aussi du souffle.
En raison de son asthme, Thomas a dû adapter sa pratique : "Quand on est asthmatique, on fait un peu plus attention aux éléments météorologiques. Quand il fait froid, on adapte l'intensité de la séance pour limiter l'irritation des bronches. Quand il y a du brouillard, on fait plus attention ou alors on ne sort pas. Ce n'est pas contraignant, ça devient en fait une habitude". Thomas est donc un sportif comme les autres à une exception près : il garde toujours sur lui un inhalateur.
Ancien champion d'aviron, il a fait de sa passion son métier en devenant éducateur sportif. Régulièrement, Thomas Busser encadre des enfants asthmatiques. L'occasion pour lui de les sensibiliser aux bienfaits d'une activité sportive modérée.
Les exercices pour ne pas être à court de souffle
Nicolas Debourneuf est coach médico-sportif. En cas de maladie respiratoire, il conseille un entraînement cardiovasculaire cyclique de faible intensité d'au moins trente minutes, au minimum trois fois par semaine. Cette pratique améliore le transport et l'utilisation de l'oxygène. Un ergocycle (vélo) permet d'ajuster plus précisément l'intensité de l'entraînement et de s'adapter à chaque personne.
Les exercices proposés par Nicolas Debourneuf ont deux objectifs :
- augmenter les volumes de réserve inspiratoire et expiratoire ;
- améliorer la souplesse de la cage thoracique en utilisant les muscles inspirateurs et expirateurs.
La cage thoracique peut être comparée à un parapluie qui s'ouvre et se ferme, et le caisson abdominal (abdomen) comme un ballon que l'on gonfle et qui se dégonfle.
Exercice n°1 :
Debout, devant une chaise : dos à la chaise, fléchissez les genoux, effleurez l'assise de la chaise, puis remettez-vous debout. Cet exercice est accessible à tous, il renforce les cuisses et les fessiers. Adaptez le nombre de squats en fonction de votre état de santé. Cet exercice cardio fait monter la fréquence cardiaque, la ventilation, le taux d'oxygène dans le sang.
Exercice n°2 :
Debout ou assis, le dos droit, placez le bout des doigts dessous et devant les clavicules. Sentez l'espace possible entre les épaules, remplissez-le à l'inspiration sans soulever les épaules, et videz-le à l'expiration. Puis, recommencez en plaçant le bout des doigts dessus et derrière les clavicules. Cherchez à créer plus d'espace entre les épaules.
Exercice n°3 :
Allongé sur le dos, les genoux fléchis, les pieds à plat, inspirez lentement en gonflant le ventre, puis sans vous arrêter, continuez d'inspirer lentement en gonflant la cage thoracique. En fin d'inspiration, expirez lentement avec les abdominaux, comme pour éteindre une bougie, puis faites descendre le sternum et les côtes pour vider la cage thoracique. Ne pas répéter plusieurs fois d'affilée cet exercice. Prenez le temps de revenir à une respiration normale avant de recommencer.