Cancer, diabète, Parkinson... quand le rugby aide à mieux vivre la maladie
Qui dit rugby, dit souvent mêlées et plaquages. Mais depuis quelques années, la Fédération Française de Rugby a développé le rugby santé, une activité adaptée aux malades chroniques. Reportage.
Sur le terrain, l’ambiance est à son comble. Comme dans n’importe quelle équipe, les joueurs sont prêts à tout pour récupérer le ballon ovale. La seule différence ici, c'est que ces personnes jouent au rugby santé, une discipline adaptée aux personnes malades.
Une activité physique sans violence
"Il n'y a pas de placage, c'est vraiment chacun son rythme, mais c'est quand même dur", explique Loïc Le Guillou, éducateur en activité physique adaptée au rugby club Val de Bièvre.
Cathy a eu un cancer du sein et Alain une forme grave du Covid. Ils n’avaient jamais pratiqué le rugby. Mais malgré les appréhensions, tous les deux se sont rapidement pris de passion pour l’ovalie.
Récupérer ses capacités physiques
Parkinson, diabète, cancer… des joueurs aux pathologies différentes sont réunis dans une même équipe. Le rugby permet à chacun de récupérer, à leur rythme, leurs capacités physiques.
Pour le médecin du club et l'oncologue, il n'y a pas d’ambiguïtés, les bénéfices sont bien réels pour les patients."La maladie entraîne des handicaps et grâce au rugby, on peut s'adapter à son handicap pour aller au-delà grâce à ce sport très complet. Si le traitement entraîne des troubles neuropathiques, si vous n'arrivez plus à marcher et bien vous retravaillez la marche", explique la Dre Carole Helissey, oncologue à l'hôpital d'instruction des Armées Bégin.
"Les patients qui ont des curages, à qui on enlève les ganglions, pour qui c'est plus difficile, travaillent le lancer. Petit à petit, ils retrouvent une certaine fierté et ils progressent", poursuit-elle.
"Ils donnent le meilleur d'eux-mêmes"
À chaque entraînement, les joueurs se réapproprient un peu plus leurs corps. L’esprit collectif les pousse à se dépasser. "Ils sont épatants, ils donnent le meilleur d'eux-mêmes, c'est ce qui est beau à voir. J'en ai vu qui commençaient juste à marcher pour finir en courant, c'est une victoire pour nous", commente Loïc Le Guillou.
C'est aussi une victoire contre la maladie. Désormais, pour ces rugbymen amateurs, cet entraînement est devenu un rendez-vous incontournable chaque semaine.
Entre les passes et les rires, l’esprit de l’ovalie a conquis ces joueurs pas comme les autres. En France, de plus en plus de clubs proposent des sections rugby santé.