Covid long : comment évoluent les symptômes de la maladie ?
10% des personnes infectées par le coronavirus gardent encore des séquelles. Médecins et scientifiques tentent de comprendre et d'établir une liste exhaustive des symptômes de ce qu'on appelle le Covid long. Des chercheurs français se sont justement intéressés à l'évolution de la maladie. Voici leurs conclusions.
Troubles du goût, fatigue, sueurs, maux de tête… "Il n’y a pas de symptômes typiques du Covid long ", rappelle le ministère de la santé. Ces symptômes peuvent être "multiples, cycliques et leur gravité peut fluctuer dans le temps".
Comment mieux comprendre l’évolution des symptômes de cette maladie, jour après jour ? Quels sont les symptômes qui persistent ? Ceux qui disparaissent ?
Pour répondre à ces questions, des chercheurs de l’APHP (Assistance Publique des Hôpitaux de Paris) ont demandé à 968 patients atteints de Covid long de répondre tous les deux mois à un questionnaire détaillé sur 53 symptômes potentiels de la maladie. Les résultats de leur étude sont parus le 5 avril 2022 dans la revue Nature Communications.
85 % des patients ont des symptômes un an après
Les chercheurs ont montré qu’un an après le début des symptômes, 85% des patients avec un Covid long avaient encore des symptômes.
Mais la maladie évolue au cours du temps, ajoutent les scientifiques. Ainsi, 27 des 53 symptômes étudiés diminuaient progressivement au fil des mois. C’était le cas pour la toux, les troubles du gout et de l’odorat.
Par contre, 18 autres symptômes, comme la fatigue, persistaient.
D’autres manifestations pouvaient au contraire se développer à distance, au cours de l’évolution de la maladie, comme une perte de cheveux (alopécie) ou des troubles de la sensibilité.
Un retentissement sur la vie quotidienne
Autre résultat présenté par l’étude : un an après le début des symptômes, 60% des patients se plaignaient d’un impact très important de la maladie sur leur vie personnelle, professionnelle et sociale.
"L'évolution des perceptions des patients sur l'impact de la maladie a changé (…) au fil du temps (…) avec une aggravation 6 mois après le début", ajoutent d’ailleurs les chercheurs.
Selon eux "cela correspond à la prise de conscience des patients que cette maladie nouvelle et jusque-là inconnue est plutôt chronique qu’aiguë". Et cette prise de conscience concerne particulièrement "les patients jeunes", d’après les auteurs de l’étude.
En mars 2022, environ 437 millions de personnes travers le monde avaient été infectées par le SRAS-CoV-2. A ce jour, les facteurs de risque de Covid long ne sont malheureusement pas encore clairement identifiés, mais certains d'entre eux seraient détectables dès le stade aigu de l’infection.
A lire aussi : Dépression, anxiété... Les personnes infectées par le Covid-19 sont plus exposées aux troubles mentaux