Cap sur le Samu de la mer
Le centre de consultation médicale maritime de Toulouse est un lieu unique en France. Il a pour objectif d'apporter une aide médicale à n’importe quelle heure du jour et de la nuit aux nombreux marins qui se trouvent en pleine mer.
Ce pétrolier seul en plein milieu de l’océan Indien navigue entre l’Arabie Saoudite et la Chine. À son bord, il y a 24 hommes, mais pas de médecin. Le capitaine est responsable des soins.
En cas de problème de santé, l’équipage peut compter sur une aide médicale par téléphone, comme le montre un exercice.
Un Samu de la mer
Au bout du fil, des médecins se trouvent à plusieurs milliers de kilomètres. Le centre de consultation médicale maritime situé à Toulouse est un lieu unique en France et les appels viennent du monde entier.
Un premier cas arrive, le capitaine d’un navire a envoyé cette photo depuis les eaux indonésiennes. Un membre de son équipage aurait un débris coincé dans l’oeil, le médecin tente de le guider.
Les consultations téléphoniques s’enchaînent. Le médecin vient de recevoir une autre photo. Sur la base d’un simple mail, il est impossible de diagnostiquer quoi que ce soit. Le navire finit par appeler depuis la Méditerranée.
"Essayer de faire un diagnostic par téléphone est un exercice qui est difficile parce qu’on est obligé d’imaginer tout ce qu’on nous dit, éliminer les diagnostics graves, c’est compliqué aussi par téléphone. On leur dit, vous êtes nos yeux, nos oreilles, nos mains donc tout ce que vous allez pouvoir voir, sentir, toucher, palper, il va falloir nous le décrire au mieux pour que nous puissions faire un diagnostic derrière", explique le Dr Alexandre Saccavini, médecin au centre de consultation médicale maritime, hôpital Purpan, Toulouse.
Des consultations en visioconférence
Une fois l'inflammatoire prescrit par le médecin, le capitaine est désormais autorisé à le donner au marin. Au-delà des maladies virales et des douleurs articulaires communes, les médecins constatent souvent des traumatismes sérieux.
"On a des fractures, des plaies, des entorses, on a de temps en temps des arrachements de membres quand même, de la traumatologie centrale, abdominale, thoracique, avec des traumatologies crâniennes. C’est très souvent sur des navires de pêche parce qu’ils sont à risque", confie le Dr Alexandre Saccavini.
C'est la fin de matinée, le capitaine rappelle pour son équipier accidenté à l’oeil. Sur une nouvelle photo, l’oeil du patient a un drôle d’aspect. C’est à cause d’un liquide fluorescent utilisé en ophtalmologie pour dépister des maladies.
L'oeil est à surveiller mais il n'y a rien de grave cette fois-ci. À l’avenir, les communications devraient être facilitées grâce à la visioconférence. Au centre de consultation maritime de Toulouse, les médecins l’attendent avec impatience.
