Carla Bruni : voici pourquoi son régime alimentaire pose problème
L’ancienne Première dame a confié ne prendre qu’un seul repas par jour pour éviter de prendre du poids. Une habitude alimentaire dangereuse et potentiellement synonyme de troubles du comportement alimentaire, alerte un spécialiste.
Carla Bruni ne mange qu’un seul repas par jour, et ce, depuis maintenant deux ans. L’information, révélée par la principale intéressée dans le podcast Allez, j’ose !, consacré à la ménopause, peut paraître futile ou uniquement bonne à faire le beurre des magazines people. Elle est pourtant révélatrice de pratiques alimentaires nocives pour la santé de plus en plus suivies et mises en avant par des personnalités publiques et médiatiques, notamment sur les réseaux sociaux.
Car le "secret minceur" de la chanteuse, top model et ex-première dame n’est pas si anodin. Interrogée par la journaliste Elsa Wolinski, Carla Bruni-Sarkozy relie la ménopause à un symptôme commun, selon elle, à toutes les femmes qui traversent cette période. Il ne s’agit ni des bouffées de chaleur, ni d’une sécheresse vaginale, mais bien d’une prise de poids.
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Y a-t-il un lien entre ménopause et prise de poids ?
Oui, la ménopause entraîne bien un stockage plus important des graisses au niveau de la ceinture abdominale. Ce n’est pas pour autant qu’il faut restreindre son alimentation et débuter un régime drastique. "La ménopause est un moment charnière dans la vie d'une femme, avec des modifications hormonales importantes", explique le Dr Hugo Saoudi, psychiatre, addictologue et spécialiste des troubles du comportement alimentaire (TCA). "Elle peut entraîner, entre autres, une prise de poids, mais sans que cela n'entraîne un besoin de réaliser un rééquilibrer son alimentation à ce point."
Peut-on donc dire que le régime alimentaire de Carla Bruni est synonyme de TCA ? "On ne peut pas établir un diagnostic sans connaître son dossier médical", tempère le Dr Saoudi. "Cependant, il y a plusieurs éléments de restriction qu'on retrouve dans l'anorexie mentale." Dans le podcast Allez, j'ose !, Carla Bruni explique notamment que, selon elle plus on fait d'activité physique, plus on est bonne santé, "ce qui est faux", corrige Hugo Saoudi.
Une publicité délétère
Plus inquiétant, la mise en avant de telles habitudes alimentaires de la part d'une personnalité publique tel que Carla Bruni. "Lorsque l'on fait de la psychoéducation par le biais de témoignages d'anciennes patientes, on observe que si elles « glamourisent » les TCA, en expliquant que des régimes ont pu participer à leur perte de poids, cela a plutôt tendance à aggraver l'incidence chez les patients en rééducation", poursuit le psychiatre. En particulier si les personnes qui valorisent ce genre d'habitudes alimentaires sont suivies par plusieurs centaines de milliers d'abonnés sur Instagram, comme l'ancienne mannequin.
"À quel moment va-t-on arrêter d'associer réussite et image physique ?", regrette le Dr Saoudi. "L'idée qu'il est nécessaire d'avoir un physique spécifique pour réussir socialement et professionnellement parlant est totalement erronée. Pire, cela pousse des personnes vers des régimes restrictifs", nocifs pour la santé. "Un rapport de l'Anses sur ce genre de régime pointe du doigt l'inefficacité de ces rééquilibrages alimentaires : plus de 80 % des régimes échouent à long terme. Mais ils provoquent également des symptômes restrictifs, qui vont entraîner une perte de poids importante, associée à une mauvaise représentation du corps et une peur de prise de poids, et donc, à terme, un risque de dénutrition."
Danger pour la santé rénale, hépatique et cardiaque
En plus des retombées psychologiques et comportementales entraînées par ces régimes alimentaires, le Dr Hugo Saoudi met en garde contre les risques sur le plan physique. "À court terme, ces habitudes alimentaires peuvent entraîner des risques d'hypoglycémie", précise le spécialiste.
"À moyen terme, la santé rénale, hépatique et cardiaque peut également être concernée, tandis que les os peuvent également pâtir d'un déséquilibrage alimentaire, avec un surrisque fracturel." Sans oublier des difficultés de concentration, une fatigue intense et des symptômes psychiques qui se rapprochent du champ de la dépression, comme des sautes d’humeur, une irritabilité importante, mais aussi des troubles du sommeil. Sauter le déjeuner en vaut-il réellement la chandelle ?