Colonies de vacances : les animateurs formés à la prévention des violences sexuelles
Les animateurs qui passent le Bafa seront désormais formés à la prévention des violences sexistes et sexuelles. Ils apprendront notamment à recueillir la parole des enfants et à les sensibiliser aux violences.
Comment réagir lorsqu'un enfant révèle être victime de violences sexuelles ? Les 50 000 animateurs qui passent chaque année le Bafa (Brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur) seront désormais formés à la prévention des violences sexistes et sexuelles, a annoncé jeudi 6 juillet le secrétariat d'Etat à la Jeunesse et du Service national universel dans un dossier de presse.
"Réagir de manière adaptée"
Un module spécifique sera ainsi ajouté à la formation au Bafa pour que les animateurs soient en mesure de prévenir les violences sexuelles et d'écouter les enfants qui évoqueraient des violences vécues dans leur foyer, indique le secrétariat d'Etat.
"Recueillir la parole d'enfants victimes ne s'improvise pas. Il faut savoir ce qu'il faut dire, ou ne pas dire, pour qu'ils puissent s'exprimer sans se fermer, puis réagir de manière adaptée, connaître les procédures à suivre pour signaler les faits", explique la secrétaire d'Etat à la Jeunesse Sarah El Haïry dans une interview à Ouest-France.
Une campagne sur snapchat, Tiktok , Youtube...
En parallèle, une campagne de sensibilisation aux violences sexuelles et sexistes sera diffusée du 10 juillet au 6 août sur les réseaux sociaux.
Sur Snapchat, TikTok, Youtube et Instagram, elle s'adressera aux jeunes de 13 à 18 ans pour les inciter à parler aux adultes référents dans les camps de vacances s'ils sont victimes de violences intrafamiliales.
Cette campagne veut interpeler les "adolescents, pour leur dire que, s'ils sont confrontés à des violences, en parler peut tout changer. Le cadre extérieur d'une colonie peut permettre de parler de ce qu'on subit dans son environnement quotidien", complète Mme El Haïry.
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Une charte de 12 engagements
Par ailleurs, les responsables d'accueil collectif de mineurs (centres de vacances ou de loisirs, centres aérés...) ont signé jeudi 6 juillet dans les locaux de l'Union française des centres de vacances (UFCV) une charte de 12 engagements pour prévenir les violences sexuelles et sexistes (VSS).
Ils s'engagent ainsi à "inscrire la prévention et la lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans le projet éducatif", à "recruter des personnels formés sur ces questions" ou à les former, à nommer des "référents" VSS dans chaque structure, précise le secrétariat d'Etat.
Autre point : les signataires doivent désormais "sensibiliser les mineurs" sur les violences sexistes et sexuelles et "les questions d'égalité de genre" et à "signaler" les VSS "aux autorités compétentes".
Rassurer les parents après #MeTooAnimation
Une deuxième campagne sur les réseaux sociaux cherchera à rassurer les parents d'enfants de 2 à 17 ans "pour leur dire que leurs enfants sont en sécurité, préservés des violences sexuelles et sexistes pendant leurs vacances en centre aéré ou en colonie", selon Mme El Haïry.
Chaque année plus de 800 000 contrôles d'honorabilité, "systématiques et récurrents", des intervenants dans les centres accueillant des mineurs sont effectués, affirme le secrétariat d'Etat.
En 2022, le milieu de l'animation avait en effet été ébranlé par le scandale #MeTooAnimation. Sur Instagram et sur TikTok, une animatrice, Anissa, avait révélé l'ampleur des violences sexuelles commises par des encadrants sur des mineurs dans de centres de loisirs et colonies de vacances. Une vague de témoignages avait ensuite abondé sur les différents réseaux sociaux.
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