Comment bien désinfecter une plaie sans désinfectant ?
Lorsque vous vous blessez et qu’une plaie apparaît, vous n'avez pas toujours un désinfectant à portée de main. Or, sans désinfecter, la plaie peut s’aggraver. Découvrez quels produits du quotidien peuvent désinfecter une plaie sans danger.
En cas de blessure conduisant à l'apparition d'une plaie, l'un des premiers réflexes à adopter est de désinfecter, c’est-à-dire d’éliminer les germes à la surface de cette plaie. La plupart du temps, on utilise un désinfectant spécifique, aux propriétés antiseptiques.
Mais comment désinfecter une plaie si vous n'avez pas accès à ces produits ? Appliquer n’importe quel liquide sur la peau, c’est prendre le risque d’introduire de nouvelles bactéries dans votre organisme. Voici quels produits du quotidien vous pouvez utiliser pour désinfecter une plaie... et ceux à éviter absolument.
Pas d’alcool à boire !
Les alcools sont souvent plébiscités comme étant de bons désinfectants. Mais en vérité, seuls certains alcools sont recommandés. “L’alcool fonctionne, mais c’est fort” rappelle le docteur Pascal Cassan, médecin conseil national de la Croix-Rouge française. “On évite ceux à 90°, au profit des alcools qui titrent à 70°".
“Pour de plus petites plaies, de l’alcool à 30° peut suffire” affirme-t-il. “Mais cela ne veut pas dire que l’on doit utiliser de la vodka, ou du rhum, qui titrent à peu près à ce degré !” Il insiste ainsi sur le fait que l’alcool à boire peut être probablement utile pour éliminer un certain nombre de germes dans une plaie, mais qu’aucune preuve d’efficacité n’a été démontrée scientifiquement.
Citron, miel ou vinaigre ?
L’acidité du citron est souvent décrite comme très efficace pour tuer les bactéries présentes autour des plaies et éviter leur prolifération. Cependant, à nouveau, “il n’existe aucune preuve scientifique de son efficacité contre les plaies” rappelle le Dr Pascal Cassan. “Cela relève plus du remède de grand-mère. Préférez plutôt le miel, qui, lui, a fait ses preuves et est utilisé par certains chirurgiens”.
Quant au vinaigre, il n’est efficace que dans un seul cas de blessure : les piqûres de méduses. En effet, l’eau douce fait exploser les petits pics coincés dans la peau, ce qui aggrave la situation. Le vinaigre, au contraire, empêche ces pics d’exploser et permet de les retirer plus efficacement.
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Laver à l'eau et au savon de Marseille
“Ce qui désinfecte le plus une plaie, ça reste de la nettoyer” recommande enfin le Dr Cassan. “Sans même citer le savon, l’eau simple élimine déjà presque 80 % des germes d’une plaie”. Cette mesure est suffisante si la plaie est superficielle et peu étendue, complète le site de l'Assurance maladie Ameli. “Cette étape doit être suivie d’un rinçage tout aussi soigneux” ajoute le dictionnaire des produits de santé et des médicaments Vidal, “car certains antiseptiques peuvent être inactivés par la présence de savon”. Ainsi, il est recommandé de choisir un savon sans additifs, comme le savon de Marseille.
Quant au gel hydroalcoolique, il est fortement déconseillé, car il ne sert qu’à nettoyer une peau saine, pour retirer le trop-plein de germes saprophytes, c'est-à-dire ceux qui vivent dans notre organisme sans provoquer de maladies. Il ne sert donc pas à éliminer les "mauvaises" bactéries, qui elles sont pathogènes. De plus, mettre du gel hydroalcoolique sur une plaie est très douloureux. Et comme le rappelle le médecin conseil national de la Croix-Rouge : “ce n’est pas parce que ça pique que ça désinfecte”.
Bien surveiller sa plaie après la désinfection
Après avoir désinfecté la plaie, il est important de vérifier si celle-ci n’est ni rouge, ni chaude, ni douloureuse. Si c’est le cas, il est peut-être nécessaire d’aller au-delà d’une simple désinfection et de consulter un médecin. Les plaies proches d’orifices naturelles, comme le nez ou la bouche, doivent être surveillées attentivement, car elles peuvent s’avérer aussi graves que de grosses plaies. “Une plaie devient importante lorsque sa taille excède la moitié de la paume de la main de la victime” indique également le docteur Pascal Cassan.
Il convient enfin de la recouvrir d’un bandage ou d’un pansement afin de prévenir la contamination par de nouvelles bactéries. “Le pansement doit être changé tous les jours pendant deux à trois jours, puis tous les deux jours” précise enfin le Vidal.