Des parents refusent du sang de donneurs vaccinés pour leur bébé
En Nouvelle-Zélande, un couple a refusé que leur nourrisson reçoive du sang de donneurs vaccinés contre le Covid. Le bébé, qui souffre d'une pathologie cardiaque, a été placé sous tutelle médicale le temps de l'opération.
Pas de sang de personnes vaccinées contre le Covid. C'est la condition qu'ont voulu imposer des parents néo-zélandais pour les transfusions réalisées pendant l'opération chirurgicale de leur nourrisson de six mois. Ils ont ainsi exigé auprès de l'hôpital que le sang utilisé provienne uniquement de donneurs n'ayant reçu aucun vaccin à ARN messager contre le Covid-19.
Pas de tri du sang sur le critère du vaccin
Leur demande a été rejetée, les hôpitaux de Nouvelle-Zélande
ne séparant pas le sang donné par des personnes vaccinées de celui des
non-vaccinées. Aucune des deux catégories ne présentent en effet plus de risques que
l'autre. L'intervention chirurgicale a donc été retardée.
Le nourrisson, dont l'identité est tenue secrète sur ordre de la justice néo-zélandaise, souffre selon sa mère de sténose valvulaire pulmonaire, un problème cardiaque nécessitant une intervention chirurgicale.
Le bébé placé sous tutelle médicale
En réaction, les autorités sanitaires ont indiqué le 6 décembre avoir demandé en urgence à la Haute-Cour d'Auckland de leur confier la garde partielle du bébé. Le 7 décembre, cette instance a ordonné que "Baby W" comme il est surnommé, soit placé sous tutelle partielle le temps de l'opération chirurgicale à réaliser en urgence.
"La question primordiale est de savoir si le traitement proposé est dans l'intérêt supérieur (du bébé)", a déclaré le tribunal dans un communiqué. Le bébé se trouve désormais sous la "tutelle médicale de la Cour" jusqu'à "la fin de son opération" et son rétablissement, au plus tard fin janvier. Les parents conservent l'autorité sur l'enfant sauf en matière de soins médicaux. Ils seront "informés à tout moment raisonnable de la nature du traitement prodigué à 'Baby W' et de l'évolution de son état", selon le jugement.
Les services de santé avaient affirmé qu'ils avaient saisi la justice "en tenant compte du meilleur intérêt de l'enfant" et après de "longues conversations" avec la famille.
Environ 150 manifestants anti-vaccination s'étaient rassemblés
devant le tribunal d'Auckland mardi 6 décembre, pour exprimer leur soutien aux parents.
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Des groupes anti-vax très actifs
Les mesures énergiques prises par la Nouvelle-Zélande au début de la pandémie de Covid ont été largement considérées comme parmi les plus réussies au monde, le pays n'ayant connu qu'un faible taux de mortalité avant même l'apparition des vaccins.
Mais les sévères restrictions imposées aux déplacements et les confinements ont été critiqués comme des atteintes aux libertés. Ils ont également provoqué l'émergence de groupes anti-vaccins et anti-restrictions de petite
taille mais très actifs dans le pays.