Drame de Millas : qu'est-ce que le syndrome du cœur brisé, qui perturbe le procès ?
En plein procès du drame de Millas, un accident qui a coûté la vie à six collégiens, la conductrice du car s’est effondrée. Selon son avocat, elle souffre du syndrome du cœur brisé, ou Takotsubo. Explications.
Le procès reprend ce lundi 26 septembre, mais sans la conductrice du car. Jeudi dernier, Nadine Oliveira a craqué en pleine audience, au tribunal correctionnel de Marseille. Elle devait raconter ce qu’elle a vu le jour de 2017 où son car a été percuté par un TER, faisant six morts et 17 blessés.
Son état a nécessité une prise en charge en soins intensifs. Selon son avocat, Me Jean Codognès, la conductrice aurait fait un infarctus, victime du syndrome de takotsubo, également appelé syndrome du cœur brisé.
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Syndrome de takotsubo : qui est concerné ?
Le syndrome du cœur brisé touche principalement les femmes, notamment après la ménopause, et les personnes souffrant d’anxiété chronique.
Une forte colère, une peur intense, une brutale surprise et une grande émotion sont autant de facteurs susceptibles de déclencher ce syndrome. Il prend alors la forme d'un "faux infarctus" avec une douleur et une oppression au niveau de la poitrine, des difficultés pour respirer, une tension artérielle basse et une atteinte du muscle cardiaque.
Le syndrome des cœur brisé met parfois la vie en péril lorsque le coeur est soumis à trop rude épreuve via une hypotension sévère, des troubles du rythme, une défaillance cardiaque appelée choc cardiogénique.
Quelles sont les causes ?
Le stress est à l’origine du syndrome. Il s’agit en fait d’une cardiomyopathie, une atteinte du muscle cardiaque qui réduit la capacité du cœur à pomper le sang vers le reste du corps. Elle se manifeste quelques minutes ou heures après l'exposition à un stress sévère et inattendu sans qu’aucune autre cause n'explique les troubles constatés.
Ce stress peut être psychologique ou physique, ses causes sont par conséquent extrêmement variées : un conflit conjugal, le décès d'un proche, des problèmes professionnels, une opération chirurgicale, un accident de la route...
Des dégâts réversibles
S'il est pris en charge rapidement par des praticiens familiers avec le syndrome, le Takotsubo s'améliore favorablement sans laisser de séquelles. Aux urgences, un électrocardiogramme et une échographie sont effectués pour vérifier l'état du coeur et des artères coronaires, qui irriguent cet organe.
Et c'est la particularité de ce syndrome de prendre la forme d'un infarctus, mais dont le mécanisme est très différent : les artères coronaires, qui irriguent le cœur (et dont l’obstruction est responsable de l’infarctus) sont saines. Les dégâts sont alors réversibles et durent peu de temps, ce qui garantit un excellent pronostic de guérison. Dans 90% des cas, un traitement contre l’insuffisance cardiaque et une
rééducation cardio-vasculaire suffisent à enrayer le Takotsubo.