"Drogue du pauvre" : qu'est-ce que la prégabaline, dont l'usage explose en France ?
La douane française alerte sur la multiplication des saisies de ce médicament, aussi connu sous le nom de Lyrica, prescrit pour traiter l'épilepsie. Considérée comme la "drogue du pauvre", la prégabaline est détournée à des fins stupéfiantes.
Une nouvelle "drogue du pauvre" est-elle sur le point d’inonder le marché noir des stupéfiants français ? La douane a alerté ce mercredi 8 novembre sur la multiplication des saisies de prégabaline dans plusieurs villes, dont Metz (Moselle) et Marseille (Bouches-du-Rhône).
Ce médicament, plus connu sous son nom commercial Lyrica, prescrit pour traiter l'épilepsie, les troubles anxieux généralisés et les douleurs neuropathiques, est régulièrement détourné à des fins stupéfiantes. Son usage détourné est constaté depuis plusieurs années en France, notamment dans le cadre d'ordonnances falsifiées.
Les principales complications liées au mésusage de la prégabaline sont un coma, des troubles de la conscience, une désorientation, une confusion et peuvent conduire au décès. Selon l'Ordre des pharmaciens, la prégabaline pourrait également "diminuer le seuil de tolérance aux opioïdes, ce qui entrainerait un risque augmenté de dépression respiratoire et de décès" liés aux autres opioïdes.
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Des conditions de prescription modifiées
Surnommée la "drogue du pauvre", en raison de son faible coût, elle est "régulièrement vendue par des réseaux de délinquance urbaine également actifs dans la vente illégale de cigarettes et de tabacs", a souligné la direction générale des douanes dans un communiqué.
Face à l'augmentation des cas d'abus, de dépendance, de mésusage et d'ordonnances falsifiées, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a restreint en mai 2021 les conditions de prescription de la prégabaline, qui est désormais limitée à six mois et fait l'objet d'une ordonnance sécurisée et infalsifiable.
Risque de coma et de troubles de la conscience
Le 11 octobre, les services douaniers de Metz ont intercepté 5 544 gélules de médicaments contenant de la prégabaline dans les effets personnels d'un individu. Une semaine plus tard, les douaniers de Marseille ont découvert 2 800 gélules de médicaments contenant de la prégabaline dans un colis de fret express destiné à un particulier.
"Ces saisies s'inscrivent dans une tendance observée depuis le début de l'année, du détournement d'usage croissant de ce médicament sur notre territoire, comme en témoigne également la saisie fin août par la brigade des douanes de Baisieux (Nord) de 5 792 cachets de prégabaline lors du contrôle d'un véhicule en provenance de Belgique et à destination du département du Val-d'Oise", a précisé la douane.