Fausse couche : vers un meilleur accompagnement des femmes ?
L’Assemble nationale a voté un texte qui vise à venir en aide aux femmes après une fausse couche. Un accompagnement psychologique et un arrêt maladie sans carence seront notamment proposés.
Les conséquences d’une fausse couche sur la santé des femmes seront-elles enfin mieux prises en compte ? Unanime, l'Assemblée nationale a voté dans la nuit de mercredi 8 mars à jeudi 9 mars une proposition de loi pour mieux prendre en charge les femmes après une fausse couche, avec un accompagnement psychologique et un arrêt maladie sans jour de carence.
Levée de carence "dès que possible"
Adopté en première lecture, ce texte initié par la députée MoDem Sandrine Josso doit désormais être examiné au Sénat.
Par voie d'amendement, le gouvernement a ajouté une mesure déjà dévoilée par la Première ministre Elisabeth Borne, instaurant un arrêt maladie rémunéré sans jour de carence pour une femme ayant subi une fausse couche, à la différence d'un arrêt maladie classique.
De plus, cette "levée de la carence interviendra dès que
possible et au plus tard" le 1er janvier 2024, a souligné le ministre de
la Santé François Braun.
Une femme sur 10 confrontée à une fausse couche
À l'ouverture des débats, la députée Sandrine Josso est revenue sur l'expérience traumatisante et "injustement banalisée" de la fausse couche. Une "grossesse sur quatre" se termine par une fausse couche et "une femme sur dix" est confrontée au cours de sa vie à cette épreuve, a-t-elle indiqué.
Le texte met en place par chaque Agence régionale de Santé (ARS), à compter de septembre 2024, un "parcours fausse couche qui associe des professionnels médicaux et psychologues hospitaliers et libéraux", afin que les femmes et leurs partenaires soient informés et orientés de manière systématique.
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"Un drame intime"
La proposition de loi donne aussi l'autorisation aux sages-femmes, et plus seulement aux médecins, d'adresser directement leurs patientes ayant enduré une fausse couche et leur partenaire à un ou une psychologue agréé par l'assurance maladie.
Cette orientation aurait lieu dans le cadre du dispositif
déjà existant "MonParcoursPsy", qui permet de bénéficier de séances
auprès d'un psychologue, avec une prise en charge par l'Assurance maladie et
les complémentaires santé.
Le ministre François Braun a estimé que "notre système
de santé ne laisse pas assez de place à la santé des femmes, cela doit changer.
(...) Une interruption spontanée de grossesse est un drame intime".