Comment prévenir la prématurité ?
Des bébés nés à 6 mois de grossesse devenus des adultes en bonne santé... Autrefois scénario de science-fiction, c'est désormais une réalité. Quels moyens ont les médecins pour déceler les risques de prématurité ? Existe-t-il des solutions pour prolonger la grossesse ?
Il naît chaque année en France entre entre 50 000 et 60 000 enfants prématurés, soit un bébé toutes les 8 secondes (sources : INSERM et SOS prémas). Cela représente entre 7 et 8 % des naissances et ce nombre ne cesse d'augmenter.
Mais les risques de séquelles sont toujours très importants pour ces enfants nés trop tôt, c'est pourquoi la médecine fait tout pour prévenir la prématurité. Les 4 organes du bébé particulièrement menaçés sont le cerveau, le tube digestif, les poumons, le canal artériel.
La durée normale d'une grossesse est de 41 semaines d'aménorrhées (nombre de semaines sans règles), soit environ neuf mois et demi. On parle de prématurité lorsque la naissance a lieu avant la 37ème semaine d'aménorrhée. En dessous de 32 semaines, on parle de grand prématuré (10% des prématurés) et en dessous de 28 semaines , de très grand prématuré (5% des prématurés). La survie n'est habituellement pas possible en-deçà de 23 semaines, soit environ 5 mois. Le nouveau-né doit absolument être admis dans un service de réanimation néonatale car plusieurs organes n'ont pas fini leur développement, ils sont immatures.
Habituellement, le mécanisme de l'accouchement n'est déclenché qu'en fin de grossesse. La grossesse est maintenue, principalement grâce à la production de progestérone par les ovaires et le placenta. Mais quand le terme approche, cette production diminue et l'effet qui empêche les contractions utérines est levé.
D'autres hormones comme les œstrogènes, vont avoir le rôle de relâcher les tissus conjonctifs, le col de l'utérus se ramollit et peut donc s'ouvrir. Le fœtus grandit, grossit de plus en plus, fait des réserves, se retourne et descend dans le bassin. Quand il appuie sur le col, il stimule des récepteurs qui vont envoyer des messages au cerveau. Ce dernier commande à l'hypophyse de libérer de l'ocytocine. Cette hormone stimule les contractions utérines et accélère le travail. D'autres hormones qu'on appelle les prostaglandines fabriquées par la membrane amniotique et par l'utérus stimulent elles aussi ces contractions.
Quand l'un de ces événements se produit avant terme, il y a un risque d'accouchement prématuré. Or le cerveau, les poumones, le tube digestif et ce que l'on appelle le canal artériel proche sont encore immatures car des étapes essentielle de leur dévelopement surviennent entre la 24ème et la 32ème semaine. Les médecins doivent alors compenser par des soins précis.
Il est difficile de prévenir un accouchement prématuré. Certaines femmes cependant présentent, d'emblée, un risque élevé (voir paragraphe ci-dessous). Pour d'autres, les signes sont plus difficiles à identifier.
Prédire les risques de prématurité
Un certain nombre de facteurs sont connus pour augmenter le risque d'accouchement prématuré : la consommation de tabac et d'alcool, les antécédents de fausse couche, un âge inférieur à 18 ans ou supérieur à 35 ans, les grossesses multiples, un problème médical comme une fièvre élevée, le diabète, les infections urinaires ou vaginales non soignées, les affections du placenta (placenta praevia, pré-éclampsie, malformation, etc) ou encore un travail très pénible, avec station debout prolongée, port de charges lourdes ou temps de trajet long. Il peut également s'agir d'anomalies liées aux chromosomes chez le foetus au d'une souffrance du foetus durant la grossesse. En revanche, les rapports sexuels (sauf s'ils sont interdits par le gynécologue), la consommation de caféine, la prise de poids par la maman n'ont pas d'effet.
Prima Facie - Hôpital Necker est une structure de soins et de recherche parisienne sur le dépistage et la prévention des complications de la grossesse. Le centre est ouvert à toutes les mamans enceintes qui souhaitent faire un bilan permettant d’évaluer les risques de complications ou d’accouchement prématuré. Pour les médecins, ces consultations vont servir à évaluer les risques statistiques de complications durant la grossesse et de valider une meilleure prise en charge pour prévenir et prédire les risques de naissances prématurés.
Contractions : quand s'inquiéter ?
Les risques de naissance prématurée peuvent survenir à tout moment de la grossesse.
Quelques fois des symptômes inquiétants apparaissent, comme un ventre dur, des douleurs dans le bas-ventre, des contractions à raison d'au moins 3 en 30 minutes (en sachant que certaines surviennent de façon physiologique durant la grossesse), un saignement voire la perte du bouchon muqueux. Ces symptômes conduisent les femmes enceintes au service des urgences. Le gynécologue vérifiera l'état du col grâce à une échographie (plus fiable que le toucher vaginal).
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