Grossesses rapprochées : quels sont les risques ?
Rihanna a suscité l'émoi le 12 février en révélant être enceinte lors du show du Super Bowl. Cette seconde grossesse survient peu de temps après la naissance de son fils, le 13 mai 2022. Mais quels sont les risques des grossesses rapprochées ?
C'est un retour sur scène dont les fans se souviendront. Rihanna a livré une prestation impressionnante à la mi-temps du Super Bowl le 12 février 2023, six ans après son dernier concert. Et, surprise, la chanteuse de 34 ans est apparue le ventre rebondi, annonçant ainsi sa deuxième grossesse. Elle avait accouché de le 13 mai dernier d'un premier fils.
Des risques plus faibles à partir d'un an
Mais existe-t-il des risques, pour soi ou pour l’enfant, à être enceinte peu de temps après un accouchement ? Dans de nombreux pays, des recommandations officielles existent, qui invitent à laisser passer "au moins 18 mois". L’Organisation mondiale de la santé suggère même un délai de 18 à 24 mois. En 2018, le Journal de l'Association médicale américaine (Jama) confirmait ces préconisations.
Dans ces travaux, les chercheurs ont étudié 148 544 grossesses survenues au Canada entre 2004 à 2014. Ils concluent qu'un intervalle de moins de douze mois entre la fin d’une grossesse et le début de la suivante "augmente nettement les risques" (pour la mère, pour son enfant, ou les deux). Pour toutes les grossesses espacées d’au moins douze mois, "les risques sont globalement plus faibles" – similaires pour 12, 18 ou 24 mois de délai.
Voir également : Un risque de prématurité en cas de naissances trop rapprochées
Accouchement prématuré, mortalité de la mère...
Dans le détail, les risques pour l’enfant à naître apparaissaient augmentés d’environ 40% chez les femmes de 20 à 34 ans dans le cas de grossesses espacées de six mois (20 cas pour 1000) comparées à des grossesses espacées de 18 mois (14 cas pour 1000). L’augmentation du risque est toujours notable, bien que légèrement inférieure, chez les femmes de 35 ans est plus.
Les risques d’accouchements prématurés sont augmentés d’environ 60% chez les 20-34 ans pour les grossesses espacées de six mois (53 cas pour 1000) comparées aux grossesses espacées de 18 mois (32 cas pour 1000). Là encore le sur-risque est légèrement inférieur, mais notable, chez les femmes plus âgées (estimé entre +30% et +50% à six mois).
Concernant les risques pour la mère, chez les femmes de 35 ans et plus, le taux de mortalité (ou de morbidité grave) était plus de doublé dans le cas de grossesses espacées de six mois (6,3 pour 1000) contre celles espacées de 18 mois (2,6 pour 1000). Cette différence n’était toutefois pas constatée chez les femmes de moins de 35 ans (taux analogue, voisin de 2,4 pour 1000).