Maternité d'Orthez : annulation des mises en examen de l'hôpital et de la clinique
En 2014, une patiente enceinte est décédée au sein de la maternité d’Orthez. Les soupçons pèsent toujours sur une anesthésiste, ivre au moment des faits, et un obstétricien.
Mises en examen en tant que personnes morales, la clinique et le centre hospitalier d’Orthez (Pyrénées-Atlantiques), ont vu leurs mises en examen annulées mardi 31 octobre. Statuant sur le décès d'une patiente enceinte remontant à septembre 2014, décès qui aurait été provoqué par des erreurs d'une anesthésiste ivre, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Pau a annulé ces mises en examen "aux motifs, entre autres, que la clinique en tant que personne morale ne pouvait pas connaître les antécédents de l'anesthésiste", recrutée depuis peu, a expliqué Me Julien Marco, avocat de la clinique.
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Le 26 septembre 2014, Helga Wauters, une anesthésiste belge de 47 ans mise à disposition de l'hôpital public par la clinique privée de la ville, était chargée à la maternité d'une patiente de 28 ans, Xynthia Hawke, sur le point d'accoucher. Elle avait administré à sa patiente une péridurale, avant de sortir boire chez des amis.
L'accouchement se déroulant mal, une césarienne était devenue nécessaire. Rappelée, l'anesthésiste qui sentait l'alcool à son retour à l'hôpital, selon ses collègues, avait notamment utilisé un ballon manuel pour ventiler sa patiente au lieu du respirateur du bloc opératoire, et avait intubé les voies digestives au lieu des voies respiratoires. En arrêt cardiaque, la patiente avait été transférée à l'hôpital de Pau, où elle était décédée. Le bébé était sain et sauf.
L’anesthésiste soupçonnée d’homicide involontaire aggravé
L’anesthésiste, qui avait la charge de la victime et avait bu le soir du drame, a été mise en examen en octobre 2014 pour homicide involontaire aggravé. Un autre praticien, l'obstétricien présent à la maternité le soir des faits, a été mis en examen en mars 2016 pour non-assistance à personne en danger.
L'avocat de l'hôpital, Me François des Minières, s'est dit satisfait de la décision, précisant que "l'annulation (de la mise en examen, ndlr) nous permet d'avoir le seul statut auquel nous prétendons, celui de partie civile". Les deux instances avaient été mises en examen en juin et juillet derniers. Elles sont désormais placées sous le statut de témoin assisté, ce qui implique que les éléments pouvant être retenus à leur charge sont moins lourds de conséquences
M° Philippe Courtois, avocat de la famille de la victime, a qualifié au contraire l'annulation des mises en examen de "regrettable" et souligné que "l'instruction se poursuit et peut permettre d'apporter d'autres éléments remettant en cause la décision de la chambre de l'instruction".
Avec AFP