Petite enfance : les centres de PMI menacés ?
Fermetures de centres, suppressions de consultations, postes vacants faute de rémunération suffisante… la Protection Maternelle et Infantile (PMI) serait en danger. Un collectif rassemblant des professionnels de la petite enfance manifeste à Paris pour réclamer un plan d'urgence.
La Protection Maternelle et Infantile est un service départemental créé en 1945 qui est chargé d'assurer la protection sanitaire de la mère et de l'enfant. Elle organise des consultations et des actions de prévention médico-sociale en faveur des femmes enceintes et des enfants de moins de six ans. Elle joue également un rôle essentiel en matière d'accueil des jeunes enfants : instruction des demandes d'agrément des assistantes maternelles, réalisation d'actions de formation, surveillance et contrôle des assistantes maternelles ainsi que des établissements et services d'accueil des enfants de moins de six ans.
Aujourd'hui, les services de PMI sont fragilisés dans de nombreux départements : des consultations de nourrissons et de femmes enceintes sont supprimées, les délais de rendez-vous s'allongent, le suivi d'enfants de plus de deux ans se restreint, les visites prénatales et postnatales à domicile se raréfient. Or, il y a quelques années encore, un bébé sur deux de moins d'un an était suivi en PMI ainsi qu'une femme enceinte sur cinq.
Selon le collectif "Assurer l'avenir de la protection maternelle et infantile", ces difficultés s'expliquent par un désengagement des ministères de la Santé successifs qui auraient délaissé la politique de santé publique de l'enfant et de la famille. Ils dénoncent également l'investissement très inégal des départements.
Le collectif, qui rassemble quatorze associations de professionnels de la santé et de la petite enfance, réclame des mesures d'urgence pour sauvegarder la PMI. Tout d'abord la création d'une instance nationale pour la promotion et la protection de la santé familiale et infantile chargée d'impulser une politique nationale de santé de l'enfant et de l'adolescent.
Le collectif plaide en faveur d'une revalorisation des statuts et des rémunérations des professionnels de santé intervenant en PMI ainsi qu'un accroissement du financement de la part des divers acteurs que sont l'Etat, les ARS, l'Assurance maladie et les collectivités locales.
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