Les IVG par aspiration, bientôt une compétence des sages-femmes ?
Des sages-femmes veulent être autorisées à pratiquer l’IVG instrumentale pour faciliter l’accès aux soins. Avec des médecins, elles ont publié une tribune dans Le Parisien.
"Donner la compétence aux sages-femmes de pratiquer l’IVG instrumentale […] permet la liberté de choix de la méthode d’IVG, la réduction des inégalités d’accès aux soins sur tout le territoire, et la réduction des coûts engagés par la collectivité ", estiment l'Association nationale des sages-femmes orthogénistes (ANSFO) et le Réseau de santé sexuelle publique (RSSP). Dimanche 30 septembre, les deux organisations ont publié une tribune dans Le Parisien.
Le Code de la santé publique garantit la liberté pour les femmes de choisir entre les deux méthodes d’IVG
Depuis 2016, les sages-femmes sont autorisées à réaliser des IVG médicamenteuses, possibles jusqu'à la 7e semaine de grossesse. Les médecins libéraux, les centres de santé et les centres de planification et d'éducation familiale peuvent aussi en pratiquer. Mais les sages-femmes désirent également faire des IVG par aspiration, ou IVG chirurgicales. Ces opérations, réservées aux médecins, sont possibles jusqu’à la fin de la 12e semaine de grossesse.
Problème : pour les sages-femmes, les départs à la retraite des médecins et la fermeture de plusieurs centres d’IVG empêchent de nombreuses femmes d’accéder à l’IVG chirurgicale. Or, "le Code de la santé publique garantit la liberté pour les femmes de choisir" entre les deux méthodes d’IVG. Etendre la pratique de l’IVG par aspiration aux sages-femmes permettrait donc des pallier ces inégalités d’accès.
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L'année dernière, 216.700 IVG ont été réalisées en France. Un tiers d’entre elles ont été faites par aspiration. Plusieurs syndicats et associations soutiennent la tribune, comme l'association des centres de régulation des naissances AP-HP, l'association nationale des centres d'IVG et de contraception, l'association nationale des sages-femmes territoriales, ou le Planning familial.
Cet appel des sages-femmes survient moins d’un mois après les propos du président du Syndicat national des gynécologues Bertrand de Rochambeau, qui avait assimilé l’IVG à un homicide. Ces déclarations avaient provoqué un tollé dans la profession, et relancé le débat sur la clause de conscience des gynécologues.
"Bertrand de Rochambeau jette l’opprobre sur toute une profession !", entretien avec Véronique Séhier, coprésidente du Planning familial, diffusé le 13 septembre 2018